L’autocar circulait « en surnombre » avec 76 personnes à bord, pour une capacité de 60 places. 52 blessés ont également été recensés.

Le véhicule était en « surnombre ». 24 personnes dont quatre enfants sont mortes dans l’accident d’un autocar mercredi matin dans le nord du Sénégal, a annoncé le ministre de l’Intérieur dans un nouveau bilan. Dans un paysage semi-aride où a eu lieu l’accident, la carcasse du bus accidenté gît sur le bord de la route, broyé par l’effet du choc. Les objets de certains passagers sont encore visibles, a constaté un correspondant.

« Il y a eu 76 victimes dont 24 décès, dont quatre enfants, et 52 blessés », a déclaré à la presse le ministre Antoine Félix Abdoulaye Diome, en visite sur le lieu de l’accident survenu à « 7h40 » (locales) à hauteur du village de Diélerlou Syll, dans la région de Louga (nord).

De précédents bilans communiqués par le président Macky Sall et des sapeurs-pompiers avaient fait état respectivement de 23 et 22 morts et des blessés. Deux de ces derniers, évacués dans des hôpitaux, sont ensuite décédés portant le bilan à 24 morts, selon le ministre.

Dérapage

Le véhicule arrivait d’une ville du nord du pays et était « en surnombre » avec 76 personnes à bord alors que sa capacité sur la carte grise est limitée à 60, a-t-il déploré, sans lier l’accident à ce dépassement de passagers. Les blessés ont été évacués vers des hôpitaux de Louga et Saint-Louis (nord), a-t-il ajouté.

L’accident est dû à « un dérapage suivi d’un renversement » du véhicule qui est retombé « les quatre pneus en l’air », a déclaré à la presse un membre de l’équipe de secours des sapeurs-pompiers, en présence du ministre.

Le nombre d’accidents était en baisse au Sénégal depuis janvier après une vingtaine de mesures prises par le gouvernement à la suite de drames de la route, a dit Antoine Félix Abdoulaye Diome. « Le travail doit se poursuivre avec beaucoup plus de fermeté sur certaines mesures », a-t-il ajouté, en allusion au « surnombre » dans le véhicule accidenté.

40 morts en janvier

Le 16 janvier, dix-neuf personnes avaient été tuées et 24 blessées dans une collision entre un car et un camion dans la zone autour de Louga où est survenu l’accident de mercredi. Le 8 janvier, une collision entre deux bus avait également causé la mort d’environ 40 personnes dans le centre du pays. Ce drame, imputé à l’éclatement d’un pneu, avait suscité un flot de critiques contre les autorités pour leur incapacité à faire respecter les règles de conduite, mais aussi la réglementation sur l’état des véhicules, malgré la multiplication des accidents.

Le gouvernement sénégalais avait annoncé dans la foulée de nouvelles mesures dont l’interdiction des voyages nocturnes des bus et l’utilisation de pneus d’occasion. Mais nombre de ces mesures avaient été décriées comme étant inapplicables par les professionnels du transport.

Les accidents sont fréquents en Afrique où ils sont souvent provoqués par la vétusté et l’aménagement dangereux des véhicules, la conduite inconsidérée, ou encore la corruption répandue des agents chargés de faire respecter les lois ou faire passer le permis de conduire.

LeParisien