Dans la soirée du lundi 4 décembre, un incendie a ravagé quatre magasins de contenu différent au marché de Sonfonia-Gare, non loin du rond-point de la Transversale numéro 7 (T7), dans la commune Ratoma. Des dégâts matériels considérables, mais aucune perte en vie humaine n’est à déplorer.
Selon les informations, le feu est parti d’un court-circuit dans l’un des magasins aux environs de 19 heures, alors que les propriétaires étaient déjà rentrés. Le brasier a consumé l’intégralité du contenu trois des quatre magasins et une forte somme d’argent. L’arrivée des sapeurs-pompiers de la société Topaz n’a pas empêché le sinistre. Le feu s’était propagé sur deux magasins. Les secours auraient pu sauver les deux autres, mais ils ont été chassés à coup de cailloux par des jeunes en colère, sous prétexte qu’ils seraient venus en retard.
Des millions de francs guinéens calcinés
Ces magasins contenaient, entre autres des congélateurs, postes télé écran plasma, des matelas, des machines à laver et des tôles et autres produits de friperie. Mamadou Moussa Bah est l’une des victimes. Il estime sa perte à 100 millions de francs guinéens. « Nous étions rentrés. À 19 heures, on nous a appelés. À notre arrivée, le feu était gigantesque, personne ne pouvait s’en approcher. Après avoir vendu, nous rentrons avec les bénéfices et on laisse le reste ici. Tout a brûlé avec les matelas et les congélateurs. C’est très difficile, mais Dieu en a décidé ainsi, nous ne pouvons que l’accepter. Nous demandons aux autorités de nous soutenir du mieux qu’ils pourront, afin que nous puissions traverser cette période ».
Mamadou Sow est arrivé un peu trop tard sur les lieux. Les flammes avaient déjà atteint son magasin. Il a assisté à la scène, impuissant : « On n’a rien pu sauver. Je n’ai pas perdu assez d’argent liquide à l’intérieur, mais il y avait beaucoup de marchandises. C’est hier que nous avons déchargé les camions ». Il déplore une perte qui varie entre 180 et 190 millions de francs guinéens et interpelle : « Nous demandons à l’Etat de faire son travail, notamment à veiller aux installations d’EDG (Electricité de Guinée). Il faut aussi faciliter le travail aux sapeurs-pompiers, avec plus de matériels ».
Le statuquo pour Alhouseini Baldé. Il était à la prière quand il a été interpellé sur l’incendie. Il rend grâce à Dieu, du fait qu’il y a eu aucune perte en vie humaine. « Les gens se sont mobilisés pour nous aider, mais les flammes étaient trop fortes, personne ne pouvait s’approcher ». Dans son magasin, il a perdu beaucoup de matériels dont du matéliel électroménager: réchauds, cafetières, machines à laver, etc. Il aurait également perdu l’argent destiné à payer ses fournisseurs qui n’ont pu récupérer leur argent dans la journée du lundi. Ses pertes se chiffrent à environ 150 millions GNF. Billo Bah est la quatrième victime du sinistre. Il a pu sauver une partie de sa marchandise.
Un dédommagement partiel
Saisi de la situation, El Hadj Mamadi Diakité, président de la Chambre de commerce de l’antenne de Ratoma s’est aussitôt rendu sur les lieux. Il a fait le constat d’une « catastrophe », avant de souligner que le principal rôle de son institution « est d’apporter une assistance morale, matérielle, ensuite financière si possible. Après le constat, j’ai informé mes responsables hiérarchiques. Ils m’ont demandé de prendre des images et de chercher à identifier l’origine du feu. Je constate qu’il n’y a pas eu d’intervention prompte des sapeurs-pompiers. C’est déplorable ». Mamadi Diakité rassure qu’il va évaluer les dégâts avec les victimes, remonter les informations aux autorités compétentes, afin qu’elles prennent les mesures nécessaires et éviter que de tels sinistres. Il promet que les victimes seront dédommagées « partiellement », à l’image d’autres du marché de Matoto.
Le président de la chambre de commerce a exhorté les opérateurs économiques à se faire assurer, surtout « leurs marchandises. L’assurance est très importante dans un tel cas. En temps normal, ce n’est pas à la chambre de commerce de les dédommager, il revient aux sociétés d’assurance de les prendre en charge ».
Abdoulaye Bah