Après une semaine de pause, les assemblées générales de l’Union des forces démocratiques de Guinée ont repris le 9 décembre au siège de Commandayah. Kalémodou Yansané, vice-président du parti, chargé des questions économiques, en a profité pour charger le CNRD.
L’UFDG et ses militants ont été parmi les premiers soutiens du CNRD quand Mamadi Doumbouya a déposé Alpha Condé le 5 septembre 2021. Mais l’idylle n’aura été que de courte durée. L’expropriation du domicile de Cellou Dalein Diallo et ses démêlées judiciaires ont eu raison de leurs relations. Aujourd’hui, l’UFDG ne rate aucune occasion pour flétrir ce que le parti appelle les actes peu orthodoxes du pouvoir. Le 9 décembre à l’occasion de l’AG du parti, Kalémodou Yansané n’a pas dérogé à la règle : « Nous avions des doutes, ces doutes sont devenus aujourd’hui des regrets. Nous sommes véritablement préoccupés, je peux même dire que nous sommes profondément déçus. A Dixinn, on vient de construire une autoroute 2×2 voies. On avait cassé des bâtiments avant sa construction, aujourd’hui encore on se prépare à casser des bâtisses. Pourquoi on n’a pas fait tout cela avant ? Est-ce que nos autorités pensent aux retombées négatives de ces pratiques ?
Le pays est confronté, depuis des mois, à des délestages électriques récurrents. Cet état de fait engendre des remous sociaux dans maints quartiers. Kalémodou Yansané dénonce : « Qu’on aime Alpha Codé ou pas, que l’investissement qu’il fait soit coûteux ou pas, que le marché soit de gré-à-gré ou pas, nous avions de l’électricité. Aujourd’hui, ce sont les coupures intempestives qui nous envahissent. Pire, on coupe internet, on brouille les ondes. Celui qui coupe l’internet n’est pas un démocrate, c’est un dictateur ».
Ces deux dernières semaines, pas moins de quatre jeunes sont tombés pendant des manifestations contre les délestages électriques. Jusque-là, les autorités de la transition restent silencieuses. Déplorable, selon Kalémodou Yansané : « La vie humaine est sacrée, malheureusement, on constate des assassinats tous les jours sans aucune compassion, sans aucune poursuite judiciaire».
En début de semaine, l’UFDG a reçu un courrier du Premier ministre l’invitant à participer à la cérémonie de remise du rapport intermédiaire au Chef de la junte concernant l’exécution des recommandations issues du cadre du dialogue. Le parti n’a pas donné de suite : « Il y a un ministre chargé de la gestion du dialogue…nous ne nous associons pas à une telle propagande».
Yacine Diallo