Alors que les facilitatrices du Cadre de dialogue ‘’inclusif inter-guinéen’’ et équipes se déploient à l’intérieur du bled pour la vulgarisation de 35 recommandations dudit cadre, les Forces vives de Guinée réitèrent leur appel à un nouveau cadre de dialogue ‘’franc et inclusif’’.
Vendredi 8 décembre, les facilitatrices ont remis leur rapport du Cadre de dialogue inclusif inter-guinéen au prési de la Transition, Mamadi Doum-bouillant, dans sa tanière du Palais Mohammed V, devant des leaders poétiques jugés proches de la junte. Le doc égrène 35 résolutions, concoctées sans les ténors de la classe politique (Rpg, Ufdg, Ufr) qui ont boycotté le Cadre de dialogue dès son lancement en novembre de l’an dernier, pour des préalables non considérés par le goubernement de Nanard Goumou.
La plus controversée des résolutions est l’organisation des élections par le ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation. La Mal-calée Traoré, porte-voix des facilitatrices, avant son départ pour la vulgarisation du doc dans l’arrière bled, plaide pour l’apaisement en Guinée : « Nous vous demandons d’accomplir cette mission avec engagement et patriotisme. C’est une étape importante pour notre pays. Nous sommes en transition, nous travaillons afin que la transition soit apaisée et que nous atteignions le cadre institutionnel, le retour à l’ordre constitutionnel en paix ».
Vu le poids des ténors susnommées au sein de la classe politique, le goubernement réitère sa main tendue pour qu’ils rejoignent le Cadre de dialogue. « Nous sommes en train de faire des démarches par rapport aux coalitions qui hésitent à intégrer le Cadre de dialogue inclusif inter-guinéen. Le Premier ministre et moi-même sommes en train de mener des démarches », a déclaré Mory Con(.)dé, le ministre de l’Administration du trottoir et de la décentralisation, le 13 décembre. Et que si les leaders ont des récriminations, le Cadre de dialogue reste un « espace approprié », pour les étaler. La Mal-caléeestime qu’il faut «lancer un appel à ceux qui hésitent encore que le Cadre de dialogue est ouvert et permanent. Il peut être amélioré, complété, amendé. La main reste tendue, afin que les Guinéens se parlent, c’est notre salut. »
« Dialogue sincère »
Lansana Komara, le secrétaire administratif du Rpg arc-en-ciel, a estimé le 9 décembre, que les leaders qui gravitent autour de la junte « se sont transformés en défenseurs d’un cadre de dialogue taillé sur mesure. Ils pensent que le CNRD va ouvrir pour eux un boulevard vers Sékhoutouréya. Ils se trompent et trompent le CNRD. Le pouvoir ne se donne pas. Dieu donne le pouvoir à qui Il veut et le retire quand Il veut. »
La Petite Cellule Dalein Diallo propose « de restaurer la confiance et la sérénité », en mettant sur pied un nouveau cadre de dialogue « sincère. » Pour lui, la junte ne peut pas gouverner par la peur et qu’il faut arrêter les « poursuites fantaisistes contre les leaders politiques et acteurs de la société civile. On ne peut pas dialoguer avec un prisonnier. Il faut que le CNRD arrête la chasse aux sorcières, la volonté d’éliminer des leaders politiques et des acteurs de la société civile. » Selon le Prési de l’Union des forces démocratiques de Guinée, Ufdg, si les partis les plus représentatifs sont écoutés, un compromis peut être trouvé entre les Forces vives de Guinée et le goubernement. Amen !
Le Rpg d’Alpha Grimpeur, l’Ufdg de la Petite Cellule Dalein Diallo et l’Ufr du Sid Touré (tous en exil) soupçonnent la junte de vouloir se maintenir au pouvoir. C’est à voir s’ils peuvent être démentis par les actes du CNRD.
Yaya Doumbouya