Le 28 février, Samuel Eto’o, le président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), a rompu le silence qui entourait les nombreuses accusations portées contre lui. Il allume la CAF (Confédération africaine de football) et annonce porter plainte.
Lors d’une entrevue accordée à France 24, Eto’o a pris la parole pour la première fois depuis le début des polémiques afin de répondre aux allégations qui le visent. Il a d’abord annoncé le départ de Rigobert Song en tant que sélectionneur de l’équipe nationale du Cameroun. Parmi celles-ci, on compte des accusations d’abus de pouvoir, de menaces physiques, et surtout de manipulation de matchs dans le championnat local, comme le suggère un enregistrement audio impliquant également le président de Victoria United.
Concernant l’enquête ouverte contre lui par la Confédération africaine de football (CAF) l’été dernier, Eto’o a déclaré : « Je n’ai jamais été interrogé », prenant ainsi de court l’intervieweur Marc Perelman, qui l’a rapidement fait remarquer en reformulant la question de manière plus claire.
« C’est inadmissible », a grondé Eto’o à propos de la CAF, ajoutant : « On a publié un communiqué indiquant qu’une enquête était en cours, mais je n’ai jamais été interrogé sur les accusations portées contre moi. » Il a ensuite directement critiqué la CAF en déclarant : « Pendant plus de 22 ans, ma principale activité a été de jouer au football. Pour ceux qui ont suivi ma carrière, j’ai toujours été un joueur respectant le fair-play. Devenir président ne changera pas cette attitude que j’ai toujours eue. J’ai mandaté mes avocats pour déposer une plainte contre la CAF afin d’établir les responsabilités. Il est trop facile de ternir tout ce que j’ai construit au cours de ces années dans le monde du football », a-t-il protesté.
Le patron de la Fecafoot termine en déclarant : « En ce qui concerne les déclarations de chacun, il existe peut-être un cadre pour entendre ma version des faits, qui aurait sans aucun doute dissipé les doutes. Beaucoup de choses ont été dites dans tous les sens. L’instance dirigeante du football a réagi, à mon avis, beaucoup trop précipitamment par le biais d’un communiqué, sans même prendre la peine de m’interroger sept à huit mois plus tard. C’est inacceptable. (…) Accuser les gens sans apporter de preuves est très facile. »
C’est ainsi que Samuel Eto’o a mis la pression sur l’instance dirigeante du football africain.
Abdoulaye Bah