Après les révélations scandaleuses qu’il avait faites sur le dirlo de la Société nationale de pétrole, Amadou Doumbouya et qui lui avait valu son expulsion de la Guinée à la mi-janvier dernier, Thomas Dietrich lève un coin du voile sur les moyens que les autorités de la Transition se seraient dotés pour restreindre les réseaux sociaux, couper l’internet et brouiller les ondes en Guinée.
L’enquête est intitulée : « Internet, presse : quand des entreprises européennes aident à la censure en Afrique ». Grâce aux sévices d’une société allemande dénommée LS Telcom. En exclusivité, Thomas Dietrich a raconté comment des entreprises européennes aident des dictatures africaines à couper internet et à réduire au silence les médias. Ajoutant, qu’en Afrique francophone, la censure d’internet semble être devenue le sport favori des « pays qui entretiennent de bons rapports avec la France ». Ces bleds redouteraient des scénarios à la tunisienne ou à l’égyptienne où en 2011 les réseaux sociaux ont été de beaucoup dans le printemps arabe. « Alors, on coupe tout et on ferme la toile », déclare Thomas. Selon lui, le vainqueur de la CAN de la censure d’internet est sans conteste la République de Guinée. Précisant que le débit de la 4G est diminué en Guinée.
Le journaleux français, proche du parti La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon, accuse la junte militaire guinéenne d’avoir fait recours aux sévices d’une société allemande pour parvenir à ses fins. LS TELCOM aurait vendu à la Guinée un système de gestion automatisée du spectre. L’info selon laquelle la Guinée aurait fait recours à une entreprise étrangère pour restreindre les réseaux sociaux avait déjà fuité en fin d’année dernière. Thomas Dietrich confirme que l’Etat guinéen agirait avec ce système pour tout contrôler. Pour y arriver, le CNRD aurait dépêché en Allemagne deux cadres (en bois) de l’ARPT pour maîtriser le logiciel : « En 2022, Mamady Doumbouya (à l’époque directeur des programmes, aujourd’hui DG de l’entité) et un autre cadre Ibrahima Kenda Souaré de l’ART se sont rendus en Allemagne pour une formation sur ce système. Le système permet à l’ARPT de contrôler facilement internet, les communications radios et les médias. Depuis plusieurs semaines, les fréquences des radios sont bloquées de force » en Guinée. En lieu et place des programmes habituels des radios ciblées par la censure, c’est de la musique en hommage notamment à l’armée guinée-haine qui joue en boucle.
Selon Thomas Dietrich, interrogée pour « savoir si elle était au courant des activités de LS Telcom, l’ambassade d’Allemagne en Guinée a assuré n’être pas ‘’ autorisée à nous donner des renseignements ’’ et nous a renvoyé vers le ministère allemand des Affaires étrangères. » Et d’ajouter que : « LS Telcom nous a assuré que « le déploiement d’un système automatisé de gestion du spectre auprès d’un régulateur n’a pas pour finalité de faciliter la coupure d’internet mais bien de promouvoir son développement ». Confrontée plus précisément à ses contrats passés avec les autorités guinéennes et sénégalaises, LS Telcom ne nous a plus répondu », a précisé Thoma Dietrich.
Le journaleux accuse d’ailleurs cet autre Mamady Doumbouya d’avoir joué un grand rôle dans le coup d’Etat du 5 septembre 2021 contre le Prési Alpha Grimpeur : « Pendant trois mois, les réseaux sociaux ont été bloqués, l’ARPT, s’est chargée de cette censure. Le directeur de cette agence, un autre Mamady Doumbouya, était chargé des caméras le jour du coup d’Etat contre Alpha Condé. Ce technicien a facilité le coup, en coupant ces caméras. Il semble avoir été récompensé », par le poste de Directeur général de l’ARPT.
Pour recouper ses infos, Thomas Dietrich dit avoir contacté le dirlo général de l’ARPT, Mamady Doumbouya, qui l’aurait envoyé balader : « Ce directeur n’a pas daigné répondre sur l’implication d’une entreprise étrangère dans le blocage des médias et de l’internet en Guinée. Il m’a dit qu’il était en réunion, peut-être que sa réunion n’est toujours pas terminée », ironise le con(.)frère français.
LS Telcom aurait également fourni un logiciel de gestion des fréquences au Sénégal. La société traiterait même par des marchands d’armes israéliens pour s’introduire dans des pays comme le Congo Brazzaville ou encore la Guinée-Bissau.
Yacine et Siré Diallo