A l’assemblée générale hebdomadaire, le 6 avril, le Rpg arc-en-ciel a de nouveau dénoncé le ‘’dysfonctionnement’’ de la justice guinéenne. Il a appelé à la libération « sans condition » des détenus politiques (deux ans derrière les barreaux) et au retour des exilés politiques et de la société civile, y compris Alpha Condé.
Samedi 6 avril 2024. Il y a juste deux ans, jour pour jour, qu’Ibrahima Kassory Fofana, dernier Premier ministre d’Alpha Condé, a été coffré à la Maison centrale de Coronthie, en compagnie, entre autres, de Mohamed Diané, Amadou Damaro Camara, Ibrahima Kourouma. Respectivement, anciens ministre de la Défense nationale, président de l’Assemblée nationale et ministre de la Ville et de l’aménagement du territoire. Ils sont poursuivis pour des faits présumés de détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux. Leurs dossiers patinent à la Cour de répression des infractions économiques et financières.
« C’est un anniversaire de tristesse, de remords (…) Mais la date ne peut pas passer inaperçue. Nous exhortons nos militants à davantage prier pour la libération de nos camarades. Nous demandons à la justice de faire son travail afin que nos cadres soient remis en liberté », plaide Saloum Cissé, le secrétaire général du Rpg arc-en-ciel. Et d’annoncer que toutes les activités du parti reprendront après le Ramadan, afin de donner une nouvelle allure au Rpg arc-en-ciel.
Marc Yombouno, du bureau politique, se souvient de « l’arrestation arbitraire de ses camardes. Aujourd’hui, c’est un jour sombre pour nous.» Des bonnes volontés « ont tout fait pour la libération de nos cadres, mais une certaine justice, la justice des autres, a refusé carrément. Donc, nous prions le Tout-Puissant pour leur libération, car nous ne les oublierons pas.»
Lansana Komara, le secrétaire administratif du Rpg arc-en-ciel, a déclaré que le parti œuvre pour la paix et l’unité, mais «il y a des Guinéens qui n’en veulent pas. Ils veulent nous amener au mur, à la catastrophe. C’est très dangereux.» A l’en croire, la Direction nationale du Rpg arc-en-ciel « a fait des pieds et des mains pour que la Guinée reste en paix, mais les gens restent réticents et ne veulent rien comprendre.»
« Couteau sous la gorge »
Le 5 avril, Ousmane Gaoual Diallo, ministre des Transports et porte-parole du gouvernement, a indiqué que les autorités sont disposées à discuter avec les Forces vives de Guinée (FVG). «Nous avons appris que le gouvernement offre de nouvelles garanties aux FVG et que des accords sont possibles à tout point de vue. Le Rpg arc-en-ciel n’est pas prêt à discuter. Vous ne pouvez pas nous mettre à terre, le couteau sous la gorge et nous demander de dialoguer. Ce n’est pas possible », tranche Lansana Komara. Au préalable, le bureau politique national du Rpg arc-en-ciel exige la libération « totale et sans condition » de leurs cadres. «Si on doit discuter, ce sera en compagnie de nos cadres libérés. Mais, nous voyons qu’il n’y a pas de volonté. On tourne en rond, on fait des phraséologies dans la presse pour dire que c’est nous qui sommes fautifs, alors que c’est de leur côté. Ils ne veulent pas la paix », regrette-t-il.
Yaya Doumbouya