Une série d’accidents de la circulation s’est produite ces derniers jours en Guinée. Entrainant une trentaine de morts. Ces différents drames se sont produits sur une courte période sur l’ensemble du territoire. Macenta a payé le plus lourd tribut : une vingtaine de morts, des blessés graves.
Dans un pays où la fatalité justifie l’injustifiable, les victimes et les leurs s’en remettent au bon Dieu. Le destin a bon dos. Or, s’il est vrai que le destin est immuable, il est aussi vrai que le Créateur recommande à l’homme de préserver sa vie. Pour sa part, le fabricant du véhicule recommande au voyageur de s’assoir correctement et d’attacher sa ceinture de sécurité avant de prendre la route. Dans ces conditions, monter sur un porte-bagages et périr dans un accident, cela s’appelle un suicide.
Dans les pays où la vie de l’homme est sacrée, les autorités ont répertorié les principales causes d’accidents de la circulation. On peut citer cinq : l’alcool au volant, la fatigue, le sommeil, la défectuosité de l’engin, l’excès de vitesse. Si ces causes sont identiques dans tous les pays, en Guinée il y a une particularité : le transport mixte personnes et bagages. Ce phénomène constitue l’une des causes les plus courantes d’accidents dans ce pays. Depuis plusieurs années la pratique est interdite sur le papier, mais constitue une réalité qui crève les yeux.
La semaine dernière, un taxi d’une charge plus lourde que lui-même, a terminé sa course devant l’agence NSIA banque à Kagbélen. Perdant l’équilibre, le taxi ivre a projeté une vendeuse ambulante dans le caniveau. Des cas comme celui-ci sont quasi quotidiens.
La circulation routière en Guinée est révélatrice de l’irresponsabilité et de la démission des pouvoirs publics. Dans les pays de la sous-région, les taxis en provenance de la Guinée sont interdits. A cause notamment de leur surcharge mixte de personnes et bagages. On y craint l’effet boule de neige. Dans les pays où ils sont autorisés, ils encourent la risée. Partout où ils passent les gens ironisent en indexant le Guinéen et son fameux taxi.
Le transport routier guinéen est le seul où le contenu peut être plus grand que le contenant. On peut voir des hommes perchés au porte-bagages d’un véhicule au vu et au su des agents de sécurité. Malgré les engagements pris par les différents gouvernements, la surcharge reste et demeure une épine dans le pied du Guinéen.
Que ce soit à Conakry ou à l’intérieur du pays, un passager arrive à destination avec des jambes ankylosées. Les autorités de la transition s’étaient engagées à éradiquer le mal. Mais rien n’a changé : le transport reste caractérisé par la corruption et l’incivisme.
Habib Yembering Diallo