Naby Keïta sera l’un des cadres de l’équipe olympique guinéenne lors des Jeux olympiques de Paris. Un tournoi olympique en forme de respiration pour le milieu de terrain, longtemps blessé et très peu utilisé au Werder Brême, qui a fini par le mettre au ban au cours de la saison 2023-2024.

C’est la fin d’une disette longue de 56 ans. En battant l’Indonésie le 9 mai en barrage, l’équipe olympique de football de Guinée a validé son ticket pour les JO 2024. Ce sera la deuxième participation du Syli national aux Jeux olympiques après l’édition de 1968 à Rome.

Comme le veut le règlement, trois joueurs de plus de 23 ans peuvent faire partie du groupe qui défendra les couleurs de la Guinée du 24 juillet au 9 août, dates du tournoi olympique masculin. Et début juillet, à l’annonce de la liste des sélectionnés, un nom a attiré un peu plus les regards que les autres : celui de Naby Keïta. Déjà star et capitaine de l’équipe A, avec laquelle sa première cape internationale remonte à 2014, le milieu de terrain est dans le groupe pour les JO.

Un renouveau après une saison cauchemardesque en Allemagne ?

Le staff guinéen compte sur son expérience et son aura pour guider la sélection qui affrontera, à tour de rôle la Nouvelle-Zélande (à Nice le 24 juillet), la France (à Nice le 27 juillet) et les États-Unis (à Saint-Etienne le 30 juillet) dans le groupe A. Pour Naby Keïta, cet été olympique peut potentiellement sonner comme le début d’un renouveau, lui qui traverse des moments compliqués depuis deux ans, et plus particulièrement ces douze derniers mois.

Arrivé à Liverpool en 2018, l’ex-joueur de Horoya, d’Istres, de Salzbourg et de Leipzig fut un élément important de l’effectif de Jürgen Klopp en Angleterre avant que son ultime saison chez les Reds, en 2022-2023, ne soit très perturbée par des blessures musculaires. Libre de tout contrat, Naby Keïta est revenu en Allemagne l’été dernier, où le Werder Brême l’a engagé pour trois saisons.

Mais rien n’a fonctionné comme espéré. Encore souvent blessé, ou simplement pas dans les plans du coach Ole Werner, le Guinéen a eu un temps de jeu famélique avec cinq apparitions en Bundesliga pour 107 minutes de jeu (aucun but, aucune passe décisive). À titre de comparaison, le milieu de terrain a joué 178 minutes avec le Syli national rien que durant le CAN 2024, où son équipe s’est arrêtée en quarts de finale.

Le quotidien s’est encore plus corsé en avril quand le Werder a tout simplement suspendu Keïta jusqu’à la fin de la saison, lui reprochant d’avoir refusé un déplacement à Leverkusen en ayant appris qu’il ne serait pas titulaire. « Avec cette action, il a laissé tomber son équipe dans une situation sportive et personnelle tendue et s’est placé au-dessus de l’équipe », a dénoncé la formation allemande, qui a terminé dans le ventre mou de la Bundesliga à la 9e place sur 18. L’intéressé, piqué au vif, a dénoncé le traitement qui lui était réservé et la remise en cause de son professionnalisme.

À 29 ans, l’avenir de Naby Keïta s’écrit en pointillés. Selon la presse allemande, l’aventure chaotique au Werder pourrait prendre fin cet été avec une rupture de contrat entre les deux parties. Le joueur serait alors libre de se trouver une autre écurie. En attendant de clarifier sa situation, Keïta aura l’occasion de s’illustrer aux Jeux avec la Guinée. Et démontrer qu’il en a toujours sous le pied.

Par RFI