Une fois encore, la Fédération guinéenne de football (Féguifoot) est secouée par des tensions internes, six mois après l’élection de Bouba Sampil à sa présidence. Dans une lettre intitulée « lettre de désapprobation » du 6 août, cinq des sept membres du Comité exécutif expriment leur agacement face à ce qu’ils considèrent comme « une dérive autoritaire et une opacité » dans la gestion de l’organisation.
Les signataires du message, Sory Doumbouya (vice-président), Mamadou Barry (vice-président), les membres, Macka Traoré, Mohamed Lamine Nabé et Hassimiou Diallo, critiquent vigoureusement Bouba Sampil pour sa gestion perçue comme une violation des statuts et règlements de la Fédération. Ils dénoncent notamment l’absence de réunions mensuelles obligatoires et l’ignorance des pratiques modernes telles que la téléconférence et la visioconférence, pourtant autorisées par les statuts de la Féguifoot.
« Nous ne pouvons pas continuer à vous laisser mener ce Comité à la dérive dans le seul souci de préserver la cohésion et l’harmonie au sein de l’équipe fédérale au détriment du football dont nous avons la charge de protéger et le devoir de promouvoir », écrivent-ils. Les signataires expriment aussi leur désapprobation quant aux décisions prises unilatéralement par Bouba Sampil, dont le limogeage de Kaba Diawara et de son équipe le 4 août, ainsi que la mise en place d’un directoire transitoire à la tête de l’équipe nationale de football.
Ces décisions, qui auraient été prises sans consultation préalable du Comité exécutif, ont provoqué vive une réaction de Maka Traoré et de ses collègues. Ils exigent un retour à un processus décisionnel transparent et collaboratif. Les protestataires demandent au président de la Féguifoot de reconsidérer ces mesures et de les soumettre à l’examen du Comité fédéral. Sinon, les signataires se réservent le droit de porter l’affaire devant les instances compétentes. Cette situation sur la gouvernance au sein de la Fédération guinéenne de football pourrait avoir des répercussions sur le football guinéen, si elle n’est pas rapidement résolue.
Cette pratique semble s’enraciner à la Fédération guinéenne de football, puisque c’est de la même façon que les membres du Comex ont dénoncé la gestion de feu Salifou Camara, Super V en 2016. Une crise qui avait conduit à la mise en place du Conor, Comité de normalisation.
Abdoulaye Bah