La rumeur circulait depuis l’arrivée du CNRD au pouvoir, mais c’est la première fois qu’une confirmation officielle vient lever le voile. Lors d’une audition à huis clos devant la commission de la défense de l’Assemblée nationale française, le chef d’état-major des armées, Thierry Burkhard, a dû répondre à des questions sur la coopération militaire avec la Guinée.

« Y a-t-il ou y a-t-il eu récemment des soldats français en Guinée, en particulier à Soronkoni ? » a demandé le député de La France Insoumise, Aurélien Saintoul. « Il a confirmé qu’il pouvait y avoir des ‘déploiements opérationnels’ en Guinée », a révélé le député sur X (anciennement Twitter), ajoutant qu’il « désapprouve totalement la banalisation du régime de M. Doumbouya décidée par le gouvernement » français.

Cette déclaration du haut gradé de l’armée française corrobore les révélations du journaliste Thomas Dietrich publiées il y a quelques mois dans le magazine Marianne.

La coopération militaire entre la Guinée et la France est encadrée par un accord signé en janvier 2014, stipulant que les membres du personnel de la Partie d’envoi ne peuvent en aucun cas être impliqués dans des opérations de guerre, ni dans des actions de maintien ou de rétablissement de l’ordre, de la sécurité publique ou de la souveraineté nationale sur le territoire de la Partie d’accueil.

Cependant, la présence de militaires français à l’est de la Guinée, près de la frontière avec le Mali, d’où ils ont été expulsés par la junte dirigée par le Colonel Assimi Goïta, soulève des interrogations. La Guinée ne doit pas devenir une base arrière pour des actions de surveillance ou de déstabilisation de ses voisins.

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