Les chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) se réunissent dimanche pour un sommet ordinaire à Abuja, avec à l’ordre du jour les questions sécuritaires et le départ des juntes militaires de l’organisation.
Deux jours avant le sommet, les régimes militaires du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont réaffirmé leur décision « irréversible » de quitter la Cedeao, affirmant que cette organisation ouest-africaine est instrumentalisée par la France.
Le départ de ces trois pays, qui forment l’Alliance des Etats du Sahel (AES), pourrait avoir des implications économiques et politiques importantes avec notamment la question de la libre circulation des personnes et des biens dans la région, où les groupes jihadistes gagnent du terrain.
Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, qui a été désigné médiateur entre les pays de l’AES et la Cedeao afin de plaider leur maintien dans l’organisation, participe au sommet d’Abuja, la capitale du Nigeria.
Le président Faye a déclaré la semaine dernière qu’il « faisait des progrès » dans les négociations avec les trois pays, affirmant qu’il n’y avait aucune raison pour qu’ils ne maintiennent pas leurs relations avec la Cedeao, surtout compte tenu de la situation sécuritaire.
Le départ du Mali, du Burkina Faso et du Niger sera effectif un an après son annonce, soit en janvier 2025, selon les textes de la Cedeao.
La rupture entre l’AES et la Cedeao s’est faite après le coup d’Etat au Niger, en juillet 2023, le sixième dans la région en trois ans (deux au Mali, deux au Burkina et un en Guinée).
L’organisation ouest-africaine avait menacé d’intervenir militairement et imposé de lourdes sanctions économiques à Niamey, levées depuis.
Pour tenter d’apaiser les tensions, le président togolais Faure Gnassingbé a tenté de jouer un rôle de médiateur entre l’AES et la Cedeao.
Fin août, le chef d’état-major de l’armée du Nigeria, le général Christopher Musa, a rencontré son homologue nigérien, le général Moussa Salaou Barmou pour renforcer la coopération en matière de sécurité, notamment la communication entre les deux armées et la participation à une force commune le long de leur zone frontalière.
Depuis un coup d’Etat en 2021, la Guinée, membre de la Cedeao, est également dirigée par un chef militaire, le général Mamady Doumbouya, qui a depuis été investi président.
Sous la pression de la Cedeao, les autorités militaires guinéennes avaient accepté d’organiser des élections d’ici fin 2024. Cependant, ils ont admis depuis qu’ils ne tiendraient pas cet engagement.
Agence France presse (AFP)