En Guinée, le mot d’ordre de défiance envers la transition militaire, lancé par les Forces Vives ne convainc pas toute l’opposition.

Le premier responsable du mouvement populaire Démocratique de Guinée, Siaka Barry, plaide, quant à lui, pour l’ouverture d’un dialogue inclusif : les forces vives qui disent ne pas reconnaître la junte à l’issue de la période de transition des deux ans qui arrivait à échéance le 31 décembre, nous comprenons cette position là, bien que dans les faits, nous savons que la junte est là, elle est à la manette, elle est au pouvoir et nous ne souscrivons pas à la même démarche ni à la même stratégie des forces vives qui consistent à organiser des manifestations de rue, à faire sortir les populations dans la rue pour réclamer le départ de la junte, de cette façon, Non.

Pour Siaka Barry, la CEDEAO porte une part de responsabilité dans la prolongation de la transition en Guinée. Selon lui, le programme élaboré conjointement avec les autorités militaires aurait dû aboutir, le 31 décembre dernier, à un chronogramme électoral clair permettant de baliser le retour à l’ordre constitutionnel : aujourd’hui que rien n’a été fait. La CEDEAO est muette. Elle est sourde. Elle est aveugle. Nous ne la voyons pas. Voilà pourquoi nous demandons au reste de la communauté internationale de prendre son bâton de pèlerin, de tenir à la porte de tous les autres acteurs pour que nous nous asseyons, pour redéfinir cette fois ci de façon inclusive le reste de la transition.

Pendant ce temps, les voix dissidentes continuent d’être réprimées. C’est notamment le cas d’Aliou Bah, président du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL), qui a été condamné à deux ans de prison pour offense au chef de l’État. Cette décision judiciaire suscite des critiques : aujourd’hui, la liberté d’expression est devenue une denrée rare dans notre pays. On ne s’exprime plus librement. Et comme le disait l’autre, certainement, on nous garantit la liberté d’expression, mais on ne nous garantit pas la liberté après l »expression. et Aliou Bah est victime aujourd’hui de cela de cela?

Lors de ses vœux à la nation, le général Mamady Doumbouya a promis de doter la Guinée d’une nouvelle constitution et dès le premier trimestre de cette année, de prendre un décret fixant la date du référendum constitutionnel, après l’élaboration du nouveau code électoral devant ouvrir la voie aux élections, pour l’opposition, la confiance a été rompue.

EuroNews-France