La ville de Mali est perchée à 1 532 mètres d’altitude. Avec un paysage pittoresque d’une rare beauté. La commune urbaine connaît une fraîcheur légendaire, avec les températures qui varient de 12 à 25 degrés. Le relief est fait des montagnes, des vallées et des falaises. A dix kilomètres du chef-lieu de la préfecture, le nouveau visiteur aperçoit la ville perchée au point culminant de la préfecture.
Inutile de dire qu’une telle beauté attire les visiteurs. Mais il y a un obstacle de taille pour aller à Mali : la route. Quelque 110 kilomètres séparent Mali de Labé. Depuis la période coloniale, cette route constitue l’obstacle à l’évolution et à l’essor économique de la préfecture. Alors que ses potentialités touristiques et sa proximité avec le Sénégal devaient être un atout, l’enclavement empêche le décollage.
Mais l’espoir est désormais permis après le lancement en juillet 2024 des travaux de bitumage de la route Labé Mali. Les citoyens se posaient la question de savoir si le projet n’est pas comme celui du bitumage de la commune urbaine dont la pose de la première pierre avait été lancée par le gouvernement d’Alpha Condé le 16 septembre 2012. Un canular gouvernemental, objet de toutes les campagnes politiques depuis plusieurs décennies.
Mais cette fois semble la bonne. Il y a des indices qui ne trompent pas sur le terrain. Tout d’abord, la société qui a obtenu le lot Labé-Sarékaly, d’une distance de 40 km, est en train de construire sa base vie à Tountouroun située à 15 kilomètres de la ville de Labé. Celle qui a obtenu le lot Sarékaly à Yembering, long de 30 km, s’est déjà installée peu après le fleuve Komba, au carrefour Sigon. Enfin, le bureau de contrôle des travaux est à pied d’œuvre pour installer ses bureaux à Yembering centre. En outre, tout le long de la route, on peut observer la présence de techniciens locaux et leurs encadreurs chinois.
Le bitumage de la commune urbaine, initialement prévu pour 22 kilomètres, aurait été réduit à 17. Toutefois les travaux sont à l’arrêt, la ville plonge dans une épaisse poussière. Des caniveaux ont été creusés ici et là. Et toutes les routes à bitumer sont couvertes de latérite. Le vent de l’harmatan soulève des nuées de poussière. A plus forte raison les engins à deux roues. Quant aux véhicules, ils roulent à pas de tortue pour éviter des problèmes avec les riverains.
La ville de Mali actuellement ressemble à une termitière. Les habitants prennent la situation avec philosophie, ce serait le prix à payer pour le goudron, le jeu en vaut la chandelle. Mali c’est aussi une évolution. Voire une révolution. Avec l’électricité 24h sur 24. La ville était déjà une merveille. La nuit en ajoute une autre avec l’électricité sur les montagnes. On peut apercevoir la ville aux mille feux. Avec l’électricité en permanence, si, demain, Mali est reliée à Labé-voire au Sénégal- par le goudron, les artères principales de la commune urbaine bitumées, Mali sera incontestablement la première destination touristique de la Guinée.
Habib Yembering