Le procès en appel d’Amadou Dama-ronron Camara s’est ouvert ce 20 février devant la Chambre des appels de la Cour de répression des infractions économiques et financières. L’ancien président de l’Assemblée nationale a réclamé, en vain, son évacuation dans une structure sanitaire.

En première instance, Amadou Camara avait écopé de 4 ans d’emprisonnement, 10 millions de francs glissants d’amende et de 5 milliards de francs glissants, comme dommages et intérêts, payables solidairement avec l’homme d’affaires taïwanais, Kim. Condamné pour « détournement de deniers publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux, corruption dans les secteurs privé et public et complicité », le ponte du RPG a interjeté appel.

L’audience de ce jeudi 20 février a été consacrée à l’examen de la demande d’hospitalisation introduite par les conseils de l’ex-prési de l’Assemblée nationale : « Il appelle de tous ses vœux cette hospitalisation. Les médecins de la Maison centrale lui ont recommandé une consultation dans une structure sanitaire appropriée. Cette consultation a révélé une nécessité absolue d’hospitalisation. Les certificats médicaux l’attestent », déclare Me Santiba Kouyaté.

Des caillots de sang dans les artères

Demande que le mystère public rejette, subtilement : « Les débats n’étant pas ouverts, aucune demande ne peut être faite. » Aly Touré promet cependant qu’il œuvrera à ce que le prévenu soit mis en observation à l’Hôtel cinq étoiles de Coronthie : « Ce que nous pouvons faire pour le moment, c’est d’ordonner des soins ponctuels. »

Une promesse qui ne convainc pas le prévenu : « Ma maladie ne sait pas à quelle étape de mon procès nous sommes. Je me suis plié à toutes les exigences de la justice, mais je suis malade. Les derniers scanners ont montré des caillots de sang dans mes artères. Je risque l’AVC ou l’amputation si la neuropathie continue à s’aggraver… A l’heure où je vous parle, mes deux pieds sont enflés. Je ne ressens absolument aucune sensibilité sous le pied gauche. »

Dama-ronron Camara est convaincu que son maintien en prison n’aboutira qu’à la détérioration de sa santé : « Vouloir refuser mon hospitalisation, c’est potentiellement me condamner ou à un AVC ou à une amputation. Je ne crois pas que ce soit le but de cette Cour. Je vous en supplie, laissez-moi aller à l’hôpital. Je viendrai à l’audience comme je l’ai toujours fait. »

Le juge a rejeté purement et simplement sa demande et renvoyé l’affaire au 27 février prochain, pour l’ouverture des débats.

          Yacine Diallo