Alors que les proches de Moussa Nagnalen Sacko étaient sans nouvelles de lui depuis le 4 mars, le préfet de Siguiri révèle que le directeur préfectoral de la jeunesse de cette ville est arrêté et transféré à Conakry. Il est accusé d’avoir torturé des citoyens en pleine brousse.

Dans la journée du mardi 4 mars, Moussa Nagnalen Sacko est interpellé dans l’enceinte du bloc administratif de la préfecture de Siguiri par des inconnus, pour une destination inconnue. 24 heures plus tard, ni ses proches ni la jeunesse de Siguiri n’avaient de ses nouvelles. Les spéculations allaient bon train dans la cité. Sa disparition subite a poussé des jeunes à envisager une manif de rue prochainement. La tension dans la ville a fait sortir le préfet de Siguiri de ses gongs. Douramodou Keïta explique que Moussa Nagnalen Sacko est dans les mains des services de sécurité dans une affaire purement privée : « Une plainte a été déposée contre lui, l’accusant d’infliger des tortures à des personnes en brousse. Suite à cette plainte, les autorités au niveau du sommet ont été informées, et c’est pourquoi il a été convoqué à Conakry. Son cas est clair. »

Les ennuis judiciaires de Sacko tireraient leur origine d’un différend qu’il aurait eu avec des citoyens. Des vidéos où on le voit en train de frapper des individus ligotés circuleraient dans les messageries privées à Siguiri : « Il n’a pas disparu, son arrestation est une procédure normale. Certains exagèrent ici. Restons derrière la justice. » Le préfet met en garde contre ceux qui voudraient utiliser cette arrestation pour créer des troubles à Siguiri : « Je leur déconseille fortement de s’engager dans cette voie. Sa famille peut engager un avocat, mais il faut faire preuve de patience. »

Après son interpellation, le directeur préfectoral a été transféré à Conakry. Il est auditionné à la Direction centrale des investigations judiciaires de la gendarmerie nationale. D’autres sources affirment cependant qu’il serait impliqué dans un présumé détournement de fonds, qu’il pourrait bientôt se retrouver devant la Crief, Cour de répression des infractions économiques et financières.

Yacine Diallo