Le 27 février 2024, Amadou Oury Bah a succédé à Dr Bernard Goumou au Palais de la Colombe. Le 27 février dernier, le Premier Ministre, chef de gouvernement, a donc étrenné un an à la Primature. Celui qui a fait de la politique son violon d’Ingres depuis belle lurette, est aujourd’hui au premier plan de l’actualité nationale. Sa première année à la primature est sans conteste un test grandeur nature, pour apprécier ses aptitudes de manager et d’administrateur. Il est de coutume que le premier anniversaire du locataire du palais de la Colombe fait l’objet d’avis très nuancés, selon la position de ceux qui se prononcent.
A tout seigneur, tout honneur. Dr Alhassane Makanéra Kaké, conseiller économique à la primature, a dressé des couronnes au Premier ministre. A nos confrères de Guineematin, il s’exprime en ces termes : « Je vous le dis, avec toutes les preuves, que le bilan du Premier ministre est concrètement positif. Selon la Charte de la transition, la mission du Premier ministre consiste, entre autres, à coordonner l’action gouvernementale, lutter pour la maîtrise des finances et booster l’économie. Dès sa nomination, Monsieur Bah Oury a organisé une retraite pour discuter de l’état des finances du pays. Depuis, il y a eu beaucoup d’avancées. Le gouvernement s’est attaqué à des mesures structurelles mais aussi à des mesures ponctuelles comme c’est le cas de l’électricité. Il a maîtrisé le prix des denrées alimentaires et la fluctuation du franc guinéen. Sur le plan de mobilisation des ressources, nous sommes à 12% de progression ».
Un tout autre point de vue est donné par Dr Faya Lansana Millimouno, président du Bloc Libéral, BL. Très amer, il n’y va pas du dos de la cuillère, pour peindre en noir, le bilan du PM Bah Oury. Pour lui, le pays enregistre un déficit criant de dialogue : « Parmi les trois Premiers ministres nommés par le président Doumbouya, il est celui qui a baigné dans la politique dès son jeune âge. Pourtant, sous son mandat, aucun dialogue n’a vu le jour ». Il poursuit son appréciation en affirmant que la Guinée s’enfonce dans une polarisation croissante, alimentée par l’absence de concertation entre les acteurs politiques et les autorités. « Le fossé entre les Guinéens ne cesse de se creuser, aussi bien entre les politiques et le gouvernement qu’entre les acteurs sociaux et l’État ». Enfin, le président du BL pointe du doigt l’endettement de la Guinée causé par une « gestion financière hasardeuse », compromettant l’avenir du pays.
Il est loisible de constater, pour ce qui concerne l’évaluation de la première année du Premier ministre Bah Oury, pour les uns, le verre est à moitié plein, pour les autres, il est à moitié vide. Quoiqu’il en soit, l’on retiendra que cette première année n’aura pas été de tout repos pour le locataire du Palais de la Colombe.
Ardent défenseur des droits de l’homme et du citoyen, il a œuvré, contre vents et marées, pour la création de l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’Homme. Mais durant son mandat, de nombreuses violations des droits de l’homme et des citoyens ont été enregistrées.
Thierno Saïdou Diakité