Un accrochage a opposé pro et anti général Mamadi Doumbouya, le 9 mars à Hamdallaye. Les uns affichent le portrait de Mamadi Doumbouya, les autres l’arrachent. Dans la soirée, plusieurs interpellations à Bambéto.
Acclamé par l’Axe pour avoir renversé Alpha Condé le 5 septembre 2021, le général Mamadi Doumbouya y serait-il persona non grata ? En tout cas, à Hamdallaye et alentour ne veulent pas le voir en photo. Des jeunes l’ont décroché, brûlé sous la barbe des membres des mouvements du soutien à la junte, notamment du Mouvement pour l’alternance en Guinée (MAG). Après avoir promis l’adhésion de l’Axe aux idéaux du CNRD, le MAG, avec son slogan Mein Faami (Nous avons compris) s’est planté dans l’affichage des effigies du général Mamadi Doumbouya sur l’Axe Hamdallaye-Cosa. En janvier dernier, en point de presse, Baba Alimou Barry, le coordinateur du MAG, avait clamé la fin des violences sur l’Axe et le ralliement des jeunes aux idéaux du CNRD. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Le 9 mars, vers 18 h, des jeunes se sont opposés à l’accrochage des effigies du président de la transition mené, semble-t-il, par des proches du MAG. L’altercation entre les deux camps a momentanément perturbé la circulation. Des vidéos d’amateurs sur les réseaux sociaux montrent des jeunes brûlant des pneus et des effigies du général Mamadi Doumbouya sur la chaussée. Ils ont été dispersés à coups de gaz lacrymogène. Des sources rapportent que plusieurs jeunes ont été arrêtés dans la soirée à Bambéto.
Le 10 mars, les effigies en lambeaux, bâtons, blocs de pierre, carcasses de pneus brûlés jonchaient le terre-plein. A Gnariwada, un portrait trônait sur les ordures. De Bambéto à Hamdallaye (face à l’ancien siège du RPG), aucun portrait du général Mamadi Doumbouya sur les éclairages publics. Tout a été arraché avec violence. Le 10 mars, plusieurs échauffourées à Koloma, Bomboly et Cirage. Il n’en menait pas large, le portrait du général, costume bleu, avec sa légende : La jeunesse guinéenne unie pour un nouvel élan sous le leadership du général. Avec, le MAG et son slogan : Mein Faami.
Le premier cas à Cirage
À Hamdallaye-Plaque-Cellcom, réputé chaud, campent trois pick-up de gendarmes. « Hier, les jeunes étaient très en colère. Ils ont détruit toutes les effigies du général Mamadi Doumbouya. Ceux qui affichent ont pris la fuite », raconte un taxi-motard.

Le 7 mars, aux environs de 18 h, des effigies ont été accrochées sur les éclairages publics du terre-plein central de Cosa à Bambéto ont été décrochées nuitamment. « C’est à 23 h que des jeunes ont décroché les effigies. Nous ne les connaissons pas, mais ça pourrait être des jeunes qui manifestent spontanément ici », assure Abdourahme Bah, boutiquier à Cirage. Toutefois, du carrefour Cosa au commissariat urbain de police Cosa-Bambéto (dans la cour de SIVITA) quelques portraits du général sont visibles, sans doute reconnaissance aux commissariats tout proches. De là à Bambéto, aucun portrait du général, tout a été arraché. Dans la soirée du 10 mars, sous la surveillance des agents de sécurité, de Cosa à Cirage, les portraits du général ont été hissés sur les éclairages publics.
Mein Faami réagit
Baba Alimou Barry confie à Mosaiqueguinee.com, le 10 mars : « Le programme continue jusqu’à Sonfonia. Nous avons commencé à Hamdallaye. Tout se passait bien, quand des jeunes surgis de Kakimbo ont interpellé notre équipe au carrefour Dar-es-Salam. Ils ont demandé d’arrêter ou de les associer. Ils disent être informés de l’activité, mais n’avaient pas bien compris ». Baba Alimou Barry accuse des individus « mal intentionnés » d’être à l’origine des altercations. Il assure que Mein Faami poursuivra l’affichage du portrait du général Mamadi Doumbouya. Reste à savoir quel sera le sort des effigies de l’homme du 5 septembre 2021.
Yaya Doumbouya