Après le décrochage des portraits du Général Mamadi Doum-bouillant sur tout l’Axe Hamdallaye-Cosa, le Mouvement pour l’alternance en Guinée (MAG) dénonce une « manipulation politique ». Il promet de poursuivre sa campagne d’affichage.
Du 9 au 10 mars, plusieurs portraits du Prési Mamadi Doum-bouillant ont été arrachés et brûlés sur l’Axe Hamdallaye-Cosa par des jeunes opposés à la junte du CNRD. Les effigies avaient été affichées par le MAG, avec le slogan Mein Faami (Nous avons compris, en pular).
En poing de presse le 13 mars à Cona-cris, Baba Aliou Barry, le coordinateur du MAG, a drainé du monde à la Maison de la paresse sise à la Minière, où ils ont réitéré haut et fort leur soutien aux autorités de la transition. « Nous portons haut la voix d’une jeunesse qui aspire à un avenir meilleur, qui refuse d’être stigmatisée, qui veut se battre pour un futur paisible et prospère, mais aussi pour une justice équitable. Le MAG va insuffler un changement de mentalité, car il [l’Axe] est perçu comme une zone de violence, un territoire marginalisé et oublié. On nous a qualifiés à tort d’Axe du mal. Nous refusons cette étiquette, nous disons non à la fatalité et oui à l’espoir pour une prise de conscience collective », clame Baba Alimou Barry.
Le conférencier exhorte tous à agir ensemble pour offrir aux jeunes une alternative au désœuvrement, au chômage, à l’exclusion…. Bannir la violence, se battre pour l’éducation, l’entrepreneuriat et l’accès aux formations professionnelles de qualité sont des pistes de solution. « Nous avons fait le choix de soutenir les acquis et les idéaux du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD). Si nous avons tendu la main au Général Mamadi Doumbouya, ce n’est pas une faiblesse, c’est une responsabilité. La paix est le socle du progrès. Nous voulons redorer l’image de l’Axe et démontrer que la jeunesse est capable de proposer des solutions concrètes au développement du pays », assure le coordinateur du MAG.
Achat de conscience ?
Des rumeurs faisant état d’un financement du MAG à hauteur de 150 millions de francs glissants ont circulé ces derniers temps. Le fric aurait servi à confectionner les portraits de Mamadi Doum-bouillant et autres gadgets du genre. Même que le partage du reste de la modique somme aurait fait des mécontents. « Nous démentons formellement ces allégations. Ces affirmations erronées et tronquées ont occasionné des troubles jusqu’à l’atteinte des portraits du chef de l’État. Je précise que le MAG évolue sur fonds propres. Nous sommes catégoriques, nous n’avons jamais reçu un financement extérieur pour mener nos activités. C’est pourquoi nous n’avons pu afficher des effigies dans certaines zones : Baillobaya, Cimenterie, Kagbélen et ailleurs. Nous dépendons entièrement de nos propres ressources, de la solidarité de nos membres et de la population locale », jure, la main sur le palpitant, Baba Alimou Barry.
« Pardon au Général ! »
Le décrochage des portraits du Prési de la transition à Hamdallaye, le 9 mars, ont entraîné des altercations entre pros et anti Doum-bouillant, puis entre jeunes et forces de désordre. Pour Baba Alimou Barry, ce sont des jeunes « instrumentalisés par des acteurs politiques » qui ont arraché les portraits. « Le MAG a choisi d’agir avec responsabilité. Nous avons dialogué avec les jeunes et leur avons fait comprendre que notre combat ne se fait ni par la violence ni par la provocation ni par la confrontation, mais par le dialogue. Nous n’agissions pas par intérêt financier, mais pour créer la confiance entre les autorités et la jeunesse de l’Axe », martèle le boss du MAG. Selon lui, les jeunes « ont reconnu » leur erreur et « ont demandé pardon » au président de la transition. Même qu’ils se chargeront de remplacer les portraits arrachés sur l’Axe, « non pas sous la contrainte, mais dans un esprit de réconciliation.» Qui vieillira, verra !
Yaya Doumbouya