L’assemblée générale hebdomadaire du Mouvement démocratique libéral a été présidée samedi 12 avril par Mamadou Lamine Bah, chargé des relations extérieures du parti. La situation sociopolitique du pays, le procès en appel de leur leader et les divers ont été le menu de la rencontre.
Alors que les préparatifs du processus électoral se poursuivent, avec la réception du matériel pour le recensement biométrique, le MoDeL exhorte ses militants à se faire enrôler massivement et dans les délais. « En tant quacteurs politiques, nous devons nous préparer de manière conséquente », a insisté Mamadou Lamine Bah.
Revenant sur ladoption à huis clos du Projet de Constitution par le CNT (Conseil national de la transition) le 9 avril, Mamadou Lamine Bah s’est montré critique. « Sous Sékou Touré, il y a eu une Constitution. Sous Lansana Conté, encore une. Sous Alpha Condé, pareil. Aujourdhui, encore une nouvelle Constitution… Combien en avons-nous eues en 60 ans ? Pendant ce temps, les États-Unis n’en ont qu’une seule depuis plus de 200 ans ». Il regrette que le Projet de Constitution n’ait pas été vulgarisé en amont, ni expliqué dans les langues nationales pour permettre une compréhension par la population. « Même les intellectuels ne savent pas ce que contient ce texte. Ceux qui l’ont rédigé ne se sont concertés avec personne : ni les partis politiques, ni la société civile. Ils se sont enfermés entre quatre murs pour écrire un document qu’ils ont appelé Constitution », dénonce-t-il.
« Un acharnement judiciaire »
Lors de la dernière audience du procès en appel d’Aliou Bah le 9 avril, le procureur a évoqué des propos jugés déplacés à son encontre, relayés sur les réseaux sociaux, et a demandé la tenue du procès à huis clos. Une requête rejetée par la Cour. Pour Moïse Diawara, porte-parole du MoDeL, cette demande traduit une volonté de justifier la lourde peine de 2 ans de prison infligée en première instance. « Ils cherchent désespérément des charges, mais ils nen trouveront pas. Nos militants sont respectueux, disciplinés et suivent scrupuleusement les consignes. Quils cessent de salir leur image. La vérité finira par triompher », a-t-il affirmé.
Depuis l’arrestation de leur leader, les cadres du MoDeL dénoncent ce qu’ils qualifient de « procès de la honte » et « d’instrumentalisation de la justice ». Ibrahima Diallo, chargé de communication du parti, a galvanisé les militants en vue des prochaines audiences : « Ne soyons pas déstabilisés ni découragés. Aliou Bah a dit que nous devons être plus forts que lui. » Pour lui, la détention d’Aliou Bah sexplique par une seule chose : « Ils savent qu’il a gagné la guerre de l’opinion. Le libérer, ce serait renforcer son aura et compromettre leur plan. C’est pourquoi ils veulent sassurer de tout avant de le relâcher. Mais nous ne devons pas baisser la garde. L’histoire finira par nous donner raison. »
La prochaine audience est prévue pour le mercredi 16 avril à la Cour dappel de Conakry. Ibrahima Diallo est déterminé : « Notre souhait le plus profond, c’est que le dossier soit vidé et que le verdict soit rendu. Conscient de l’importance que le procureur accorde à ce dossier, il n’est pas certain que cela se produise dès mercredi. Donc, nous devons rester mobilisés, aussi longtemps que nécessaire », a-t-il invité les partisans du MoDeL.
Abdoulaye Bah