Lundi 21 avril, le Pape François, de son vrai nom Jorge Mario Bergoglio, victime d’un AVC, s’en est allé, plongeant le monde chrétien dans la tristesse et la douleur. Le Souverain Pontife est mort à l’âge de 88 ans.

Le mot pape vient du grec pappas (père, patriarche) aux premiers temps de la chrétienté, cette appellation respectueuse est donnée à tous les évêques d’Occident. Selon l’annuaire papal, il y a déjà eu plus de 260 papes depuis Saint-Pierre, traditionnellement considéré comme le premier Pape. Le Pape François a été celui des pauvres, régulièrement proche des indigents. Après sa consécration au lieu de laver les pieds des Evêques comme le veut la tradition, il préfère laver ceux des populations. Il a eu sur l’église le même regard que la périphérie et le sud global, contrairement à ses prédécesseurs qui en avaient une perception occidentale.

Dans une perspective de modernisation et de démocratisation, le Pape François a voulu introduire des modifications dans l’organisation et le comportement de la Curie, c’est-à-dire la gouvernance du Vatican. Ce qui lui a valu de l’inimitié et de la fronde. Parfois, il a été contraint de rétropédaler face à l’hostilité de nombre de prélats européens. Par rapport à beaucoup de questions de société, il a eu une posture iconoclaste. Il est resté un grand défenseur du climat convaincu que les victimes du dérèglement climatique sont les pauvres. Aussi, est-il demeuré fidèle à ses idéaux de fraternité, de liberté et d’inclusion. A cet égard, il a condamné autant qu’il a pu les politiques migratoires européennes. Au nom de la fraternité entre les peuples, il a toujours incité les gouvernants d’Europe et des Etats-Unis à traiter les immigrés dans la plus grande dignité, qu’ils soient d’Europe, d’Asie, d’Amérique ou d’Afrique. Il a matérialisé ce sentiment en jetant dans la Méditerranée, au lendemain de son élection, en 2013, un bouquet de fleur à la mémoire des immigrés qui gisent au fond des mers.

Excédé par les multiples scandales de pédocriminalité avant et durant son pontificat, le Pape François s’est vivement attaqué à cette déviance et à ses auteurs. Il a surtout invité les responsables de l’Eglise catholique à dénoncer à leurs supérieurs, les coupables de tels méfaits. Par ailleurs, le Pape François est resté prudent sur l’homosexualité, déclarant à ce sujet « qui suis-je pour juger ? ». Il a toutefois béni les individus composant le couple homosexuel, mais non le couple. La philanthropie du Pape l’a naturellement conduit à condamner l’agression Russe contre l’Ukraine et la destruction de Gaza par Tsahal.

Promoteur du dialogue interreligieux

Aussi, il a suffisamment développé la thématique du dialogue entre les religions pour rapprocher les hommes, les uns des autres. Il a porté ce message, à travers le monde, lors de ses voyages. Pour terminer, rappelons que le Pape François à choisi d’habiter un modeste appartement de 3 chambres à la place de la somptueuse résidence de ses prédécesseurs, au Vatican. Un autre message de son humilité et de son refus du faste et de la futilité.

Le monde entier reconnait en François, après son décès, un grand humaniste, un Pape à l’esprit largement ouvert, disposé à bouger les lignes. Il a été loin d’être un conservateur.

Abraham Kayoko Doré