Lassés d’attendre l’arrivée des juges, les avocats ont quitté la salle d’audience de la Chambre de jugement de la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief), mercredi 7 mai. Ils protestent contre le retard du début des audiences du jour.
Midi passé, l’ouverture des audiences était prévue à 9h. Tout ou presque était en place : prévenus, avocats, gardes pénitenciers, public. Mais, la Cour n’a pas monté. Irrités, les avocats (partie civile et défense) ont boudé la salle d’audience. Les uns dénoncent « une bêtise », les autres « un manque de respect » à leur égard.
Me Faya Gabriel Kamano, avocat : « Les audiences sont prévues à 9 heures, les prévenus sont extraits, mais à midi passé, nous ne voyons aucun magistrat dans la salle et nous ne savons pas pourquoi. Puisque nous ne pouvons pas continuer à attendre indéfiniment la Cour, nous avons décidé de rentrer. Ce retard a déjà impacté nos calendriers dans les autres audiences. »
Pour l’avocat (sans vinaigrette), la Cour, aurait dû, par courtoisie, leur expliquer le motif du retard, car l’obligation des avocats est d’être dans la salle d’audience. « Si le calendrier de la Cour a dû changer, qu’elle nous informe qu’elle ne pourra pas tenir les audiences de telle heure à telle autre, pour tels motifs. Mais, nous n’avons eu aucun interlocuteur », se désole Me Kamano.
Ce n’est pas la première fois que des avocats boycottent les audiences à la Crief à cause du retard de l’installation de la Cour. Me Faya Gabriel Kamano y voit « un manque de respect aux parties que nous sommes, mais aussi aux prévenus.» Et d’exiger désormais, le respect des heures des audiences, « car à la différence des magistrats, les avocats ont d’autres dossiers » à plaider dans les différentes juridictions.
Au sortir de la salle, les avocats croisent le juge audiencier du jour, Yagouba Conté. Le robin s’est confondu en excuses, qui n’ont poing servi à grand-chose, car des avocats, engouffrés dans leurs teufteufs, quittaient déjà la juridiction.
Le robin se rétracte
Le juge, Yagouba Conté, tenait à monter, malgré le boycott des avocats. Il s’est finalement ravisé. Et la Cour de s’expliquer : « Pour des raisons indépendantes de notre volonté, les affaires inscrites au rôle de l’audience de ce 7 mai sont renvoyées au 14 mai ». Y compris le délibéré dans l’affaire Ibou Kourouma et Mohamed 5 Sankhon, périmés ministre et dirlo des affres administratives et financières du ministère de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation. Ils sont poursuivis pour « détournement de deniers publics et enrichissement illicite », portant sur une misère de 612 milliards de francs glissants et de 12 millions de dollars ricains.
Rappelons que le parquet spécial de la Crief avait requis 5 ans de taule, 50 milliards de francs glissants d’amende et la confiscation des biens d’Ibou Kourouma et de Mohamed 5 Sankhon. Le 14 mai, l’ancien ministre sera fixé sur son sort, peut-être.
Yaya Doumbouya