Une assemblée générale décisive réunit l’Ordre des avocats de Guinée ce lundi 23 juin à la Cour d’Appel de Conakry. Le barreau, seul rempart contre l’arbitraire, les disparitions forcées et autres dérives dans le pays ? Cette fois, c’est un des leurs, Me Mohamed Traoré, qui est victime de la série noire des kidnappings en Guinée. Il a été enlevé et sauvagement bastonné « à cause de ses prises de position contre la gestion de la transition par la junte », samedi 21 juin dernier.

Ce qui préoccupe de nombreux observateurs, c’est que 72h après la barbarie commise contre l’ancien bâtonnier Me Traoré, il n’y a eu aucune communication ni des autorités judiciaires ni du gouvernement. Pendant que la liberté d’expression et d’opinion sont sérieusement malmenées dans le pays.

L’Ordre des avocats de Guinée avait entrepris des actions en boudant les cours et tribunaux, pendant deux semaines lorsque les sieurs Foniké Menguè et Billo Bah, activistes de la société civile, ont été enlevés le 9 juillet 2024. Mais le barreau n’avait pas poursuivi son mouvement de boycott jusqu’au bout. Malheureusement, les kidnappings ont continué avec l’enlèvement de Saadou Nimaga, ancien secrétaire général du ministère des Mines, du journaliste Habib Marouane Camara,  de l’enlèvement suivi de bastonnade de l’activiste Abdoul Sacko et maintenant l’avocat Mohamed Traoré.

Tous, ont pour dénominateur commun, la critique de la gestion de la transition par le CNRD. Cette fois, les avocats vont-ils prendre des actions fortes pour amener les autorités à revoir la situation ? Cette Assemblée générale extraordinaire est déterminante. 

Ibn Adama