Le Collectif des victimes non indemnisées du massacre du 28 septembre 2009 était face à la presse ce samedi 28 juin, à la Maison de la presse (Minière, commune de Dixinn). S’adressant à la communauté nationale et internationale, elle interpelle particulièrement le Prési de la République, le Général Mamadi Doum-bouillant, ainsi que les institutions judiciaires et humanitaires, sur une indemnisation jugée insuffisante.

« Nous avions été désagréablement surpris de voir seulement 334 victimes prises en charge sur les centaines enregistrées », déplore le communiqué des conférenciers.

Mamadou Dian Bah, survivant et témoin de l’horreur, a perdu son téléphone, de l’argent et s’en est sorti avec le bras fracturé par un homme en uniforme. « Dieu m’a sauvé, mais les séquelles sont là. Le combat continue », soupire-t-il. 

Amatoulaye Diallo revient sur le calvaire de son père, rescapé : « Il avait reçu trois balles ce jour-là au niveau de l’épaule. Deux ont été extraites, mais une est restée dans son corps jusqu’à sa mort. Mon père voulait tellement que ce procès ait lieu. Malheureusement, il a eu un AVC quelques semaines avant son ouverture. Il n’a pas pu témoigner. »

Elle a tenté d’obtenir l’autorisation de témoigner à sa place, à travers l’Association des victimes, parents et amis du 28 septembre (AVIPA), mais en vain. « J’ai tout fait pour témoigner. J’ai expliqué que mon père avait encore une balle dans son corps. Mais on m’a refusé cette chance. Nous demandons au Président Doumbouya d’intervenir, pour que tous soient indemnisés au même titre. »

Sackho Lamine, époux d’une victime, a raconté comment son épouse, blessée le 28 septembre vit toujours avec la balle dans son ventre : « Les médecins disent que la balle est trop mobile. Si on la touche, on risque d’aggraver sa situation. Elle vit avec cette balle. Elle n’est pas la seule. Beaucoup sont comme elle, oubliés. » Il appelle le président à entendre la voix de ceux qui vivent encore avec les séquelles du massacre : « Ce n’est pas que nous sommes contre ceux qui ont été indemnisés. Mais nous aussi, nous méritons la même reconnaissance ».

Les membres du Collectif dénoncent une prise en charge partielle et inéquitable, laissant de côté de nombreuses victimes. Ils appellent à une intervention urgente des autorités afin que justice soit faite pour tous, sans distinction.

Mariama Dalanda Bah