Des résidents ainsi que des ressortissants de Tokounou basés à Kankan, à Siguiri, entre autres, ont déposé une plainte à la CRIEF le 25 juin. Ils soupçonnent Lancinè Traoré, président de la Délégation spéciale de Tokounou et deux de ses collaborateurs de « détournement de fonds publics, enrichissement illicite et abus de fonction ». Le mis en cause dit ne pas être au courant.
Une bataille judiciaire s’annonce à la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Lancinè Traoré, Sékou Diallo et Laye Sékou Camara, respectivement président de la Délégation spéciale, Secrétaire général et receveur de la commune rurale de Tokounou, sont accusés d’avoir détourné plus de 7 milliards de francs guinéens par l’Association des ressortissants et amis ainsi que des résidents de la sous-préfecture. Ils sont accusés aussi des faits présumés de « corruption et de mauvaise gestion de ressources ».
L’Association des ressortissants et amis de Tokounou ainsi que les résidents dénoncent « une série de faits graves susceptibles de constituer des infractions pénales commises dans la gestion des fonds » de Tokounou. Ils disent détenir des « données chiffrées d’un système opaque de gestion ».
Joint par notre rédaction ce lundi 30 juin, Lancinè Traoré dit ne pas être au courant de la plainte. « Je n’ai pas reçu de plainte. Je suis actuellement à Tokounou, je vis en harmonie avec la jeunesse et les sages. Il n’y a aucun bruit lié à un détournement ici », déclare-t-il.
Pourtant, la plainte a été signée par une dizaine de personnes issues de la notabilité, des femmes, de la jeunesse, des bureaux des ressortissants de Tokounou résidant à Kankan, Siguiri et en Europe.
Souleymane Bah