L’Institution Nationale Indépendante des Droits Humains a ouvert sa 2e session plénière le vendredi 7 septembre dans la salle du 28 Septembre du Palais du peuple. Pour cette première journée, les commissaires ont élu la rapporteuse du bureau. Ce poste était vacant depuis la désignation de celle qui l’occupait à la Cour Constitutionnelle. Dans les prochains jours, les travaux seront axés sur le déploiement de certains commissaires sur le terrain en vue de faire le monitoring des lieux de privation de liberté, notamment les unités de gendarmerie, de la police, les prisons et maison centrale dans les huit régions administratives du pays.
Selon Alia Diaby, prési de l’INIDH, cette visite de terrain permettra de connaitre les réalités dans les différentes prisons à travers le pays dont entre autres le surpeuplement, l’insalubrité et la vétusté des bâtiments ou encore la malnutrition, la déshydratation des détenus, et les maladies en milieu carcéral. Une situation que les organisations de défenses des droits humains ont souvent dénoncé sans que l’INDH se meuve. Toutefois, Alia Diaby et ses collègues semblent sortir de leur torpeur : « Il y a lieu de rappeler que le monitoring du milieu carcéral est l’une des attributions phares de l’INIDH conformément aux dispositions de l’article 3 point 14 de la loi organique qui la régit ». Le prési de l’INIDH a rappelé la démarche à suivre : « Il s’agit de voir si des personnes ont été arrêtées et détenues sans être traduites devant une autorité judiciaire, si des personnes ont été arrêtés et sont détenues dans des lieux de détentions qui ne sont pas sous le contrôle de l’autorité judiciaire, si des détenus ont été traduits devant une autorité judiciaire et ils n’ont pas été libérés lorsque leur mise en liberté a été ordonnée, si des personnes ont été placées abusivement en détention préventive, si les conditions de détention répondent aux normes régissant les conditions matérielles répondant à l’obligation de traiter les détenus avec dignité et humanité, si les règles minimales en matière de séparation des catégories de détenus et celles relatives aux locaux de détention (l’hygiène, l’alimentation, les soins médicaux) l’information des détenus par rapport au respect de leurs droits, si les registres et autres documents sont bien tenus ». Selon Alia Diaby, cette mission intervient à un moment où son institution n’a ni d’engins roulants encore moins sa subvention. « Je ne sais pas comment un individu peut renoncer à un devoir ?», s’est-il interrogé avant de plaider pour que l’INIDH soit doté des moyens nécessaires pour l’accomplissement efficace et efficient de sa mission.