La rentrée scolaire 2018-2019 s’annonce très mal pour les guinéens. Prévue le 15 septembre, elle est finalement reportée pour le 3 octobre prochain sur décision du ministre de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation. Parents d’élèves et vendeurs se demandent à quel saint se vouer. À deux semaines de la rentrée des classes, les fournitures scolaires sont revendues à des prix élevés un peu partout dans Cona-Cris. Ce vendredi, 14 septembre, nous en avons fait le constat au marché Matoto. Vendeuses et acheteuses se tiraillent. Dame Zenab Soumah, vendeuse de sacs : « Nous revendons plusieurs modèles de sacs. Ils coûtent 50 000 FG, 90 000 FG, 100 000 FG, 150 000 FG voire 200 000 francs guinéens. Les prix varient en fonction de la qualité des sacs. Mais vu la conjoncture, nous sommes obligés de les baisser pour pouvoir écouler notre marchandise. Dans tout ça, c’est seulement un peu de bénéfice que nous gagnons » explique-t-elle. Certains cependant arrivent à tirer leur épingle du jeu. C’est le cas de dame Oularé Nakany, une autre vendeuse, qui constate une augmentation tolérable des prix, contrairement aux années précédentes. « Si je prends le prix d’un paquet de cahiers, qui coûtait 150 000 FG, il se négocie cette année entre 165 000 FG et 170 000 FG. Donc il y a eu juste 20 000 FG d’augmentation. Les ardoises équipées coûtent toujours 15 000 FG et les simples sont à 5 000 FG. Les crayons de couleur, il y en a pour 15 000 FG et 30 000 FG. Quant aux tenues bleues, le mètre coûte 20 000 FG et 25 000 FG. Pour les kaki et charollais, le coût varie de 10 000 fg à 20 000 FG ».
Pour les clients, cette cherté de la vie est due à la mauvaise gouvernance du pays. Jack Tonguino, père de cinq enfants « deux enfants font le primaire, deux autres, le collège et le lycée. Mais je vous assure que ce n’est pas facile pour moi, d’ailleurs pour tout parent, d’acheter les fournitures nécessaires pour ses enfants dans cette situation. Vu la conjoncture, mon lycéen est obligé d’utiliser l’ancienne tenue pourvu que je grouille pour les cahiers et sacs ».
À noter que, lors de la dernière sortie d’Aboubacar Soumah, secrétaire général du Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée, le rebelle a laissé entendre qu’il n’y aura pas d’ouverture de classe tant que les 8 millions de salaire de base réclamés ne seront pas négociés. Cette décision fait suite à la récente sortie du Premier ministre Kassory Fofana, qui indiquait que l’Etat guinéen n’est pas prêt à satisfaire cette exigence. Reste à voir qui aura le dernier mot. Vogue galère.