Le 20 septembre, l’Ordre National des Architectes de Guinée (ONAG) a animé une conférence de stress à la Maison de la paresse à Coleah-Lanséboundji. Au menu : la problématique de l’exercice de la profession d’architecte en Guinée et le lancement des activités du nouveau bureau.
Pour Boubacar Bah, nouveau président de l’ONAG, le métier d’architecte et l’architecte lui-même ne sont pas connus en Guinée. « Il y a un travail colossal à faire comme la communication. C’est-à-dire faire une sensibilisation pour faire savoir à tous que l’architecte est incontournable dans le processus de la conception, des autorisations, de l’exécution et de la mise en utilisation de l’ensemble des ouvrages. C’est une nécessité absolue donc nous allons faire beaucoup de démarches auprès des autorités pour que le rôle qui est dévolu à l’architecte lui soit attribué », a-t-il déclaré. Même que c’est pour alerter le gouvernement et ceux qui s’autoproclament architecte. Selon lui, l’ONAG entend réorganiser la profession pour que les professionnels de ce métier soient les seuls à l’exercer. Pour ce faire, ils comptent valider le nouveau code de l’architecture et impliquer les décideurs. « Pour qu’ils sachent qu’on ne peut pas faire l’architecture sans les architectes en république de Guinée ». Bien qu’il y ait des vrais architectes, il existe tout de même des faux. « Je demande à l’Etat de faire en sorte que le département qui gère cette activité contrôle les architectes qui travaillent dans les projets c’est-à-dire les chantiers pour savoir réellement si c’est un architecte qui est en train de suivre les travaux de ce chantier. Car il est le seul professionnel habilité à concevoir des projets d’architectures et à les réaliser, c’est-à-dire à les suivre jusqu’à la dernière clé », a poursuivi le prési de l’ONAG.
Parlant de l’immeuble qui s’est effondré à Coronthie, Boubacar Bah a rappelé qu’ils avaient alerté, mais ils n’ont pas été entendus. « Il y a eu l’installation d’un nouveau bureau. On s’est dit puisqu’il n’est pas tard, il faut marquer notre présence pour faire comprendre aux autorités (acteurs et investisseurs) comment les choses devraient être ».
Il faut rappeler que le nouveau président a été élu le 18 aout dernier. Le nouveau bureau promet un changement total dans l’exercice du métier d’architecte. Il vise entre autres à rassembler les architectes, faire en sorte que le nouveau code soit validé le plus rapidement possible.
Pour Kani Mandjan Doumbouya, vice-prési de l’ONAG, les risques que courent les populations sont grands. « Des immeubles sont construits par-ci par-là et ils s’écroulent chaque fois. Ces immeubles n’ont pas été construit dans les règles de l’art. Quand vous dépensez de l’argent pour construire un bâtiment et que vous ne vous sentez pas à l’aise dans ce bâtiment, cela devient du gâchis économique, mais aussi sécuritaire ». Pour conclure, l’ONAG exhorte les autorités, les investisseurs publics et privés et le populo à veiller à la réglementation du secteur. Pour M. Doumbouya, l’architecte est incontournable dans la conception et la réalisation d’un projet. Il est « le chef d’orchestre parce que notre identité doit se refléter dans notre architecture ».