Depuis le début du mois d’avril, un groupe de présumés bandits de grand chemin comparait devant le tribunal de première instance de Dixinn. Ce gang est accusé de vol à main armée et d’association de malfaiteurs. Ibrahima Bah et son ami Sékouba Keita, Mamadou Diouma Diallo et Ibrahima Ly, Mamadou Saidou Diallo et Amadou Sadjo Barry sont soupçonnés par le parquet du tribunal de Dixinn d’être impliqués dans pas moins de 25 attaques entre Cona-crime et l’intérieur du pays.
Amadou Sadjo Barry et Mamadou Saidou Diallo sont toujours en fuite. Les quatre autres, sous mandat de dépôt depuis le 23 avril 2012, sont renvoyés devant le tribunal de Dixinn pour la spectaculaire attaque dans une boutique à la gare routière de Bambéto en 2012. Mais avant, ils étaient cités dans plusieurs autres attaques, notamment une attaque de touristes à Dalaba, une autre à Tolo dans Mamou. Une attaque sur la route de Faranah et le braquage des diamantaires au quartier Bomboli dans la commune de Ratoma entre 2010 et 2012. Pendant l’opération à la gare routière de Bambéto, des cartes de recharges et plusieurs millions ont été emportés. Un apprenti mécanicien a également été tué suite aux coups de feu tirés par les bandits.
Pendant les interrogatoires, tous les accusés ont nié les faits : « On m’a arrêté sur indication. L’ami de mon grand frère (Saliou) m’a demandé de l’accompagner à la Cimenterie. Il m’a dit qu’il a un ordinateur à vendre. Dès qu’on est arrivé j’ai vu 8 véhicule de la Gendarmerie surgir. On m’a mis aux arrêts, mais moi je n’ai jamais participé à une attaque. Et aucune personne ne peut vous dire qu’elle m’a vu dans une attaque ou qu’on a pris une arme sur moi » indique Mamadou Diouma Diallo. Ibrahima Bah abonde dans le même sens : « Je mangeais avec ma mère, Saliou m’a appelé, il voulait me voir. J’ai demandé ce qu’il y’a parce qu’il n’avait pas l’habitude de m’appeler. Il a juste dit qu’il veut me voir c’est urgent. Je l’ai attendu tout près de notre cour. Dès qu’il est arrivé il m’a dit que je suis en état d’arrestation. Mais jusque-là on ne m’a pas présenté une victime. Je me demande même pourquoi je suis là ». Les deux autres accusés ont présenté des versions pratiquement similaires. Sur les 25 attaques dont évoque le parquet, seul El hadj Thierno Nouhou Diallo aurait porté plainte. Pendant les débats, la défense a fustigé l’absence des preuves et de plaignants contre leurs clients. Elle avait également exigé la comparution du fameux indicateur.
A l’audience de ce 29 avril, Mamadou Saliou Barry, gendarme de son état, en détention depuis 2015, condamné à 10 ans de prison dans une affaire a comparu à titre de simple renseignement : « Je n’ai indiqué personne. Je n’ai fait que mon travail de gendarme en participant à l’opération comme tous les autres. Le jour de l’arrestation, le commandant a dit qu’il y a une mission. Ils m’ont dit Barry comme tu es du quartier (Koloma 1, ndlr) c’est toi qui va les appeler. Ils m’ont remis leurs coordonnées et j’ai exécuté l’ordre. J’ai appelé Ibrahima on l’a arrêté. Un mois plus tard on a localisé Diouma et on l’a mis aux arrêts. Mais avant ça je ne les voyais pas comme des bandits ». Les audiences se poursuivront le 13 mai prochain avec les plaidoiries et réquisitions.
Yacine Diallo