Neuf ans après le massacre du 28 septembre 2009, les choses avancent lentement. Malgré quatorze inculpations, quatre-cent trente auditions, quinze témoins entendus et la mise en place du comité de pilotage pour la tenue du procès, aucune date n’est annoncée. Les victimes s’impatientent voire s’inquiètent quant à l’ouverture d’un procès juste, équitable et inclusif. La Coalition Guinéenne pour la Cour Pénale Internationale tire la sonnette d’alarme. Elle exige à l’Etat guinéen une indemnisation provisoire de toutes les victimes des massacres.
Lors d’une conférence de stress ce lundi 24 septembre à la maison commune des journaleux, Me Hamidou Barry, président de la Coalition Guinéenne pour la Cour Pénale Internationale (CGCPI) a rappelé que beaucoup de victimes ont succombées à leurs blessures, depuis l’ouverture des enquêtes en février 2010. « Certaines sont malades et vivent dans la précarité la plus absolue. À ce triste constat s’ajoute la situation des femmes répudiées par leur mari et celles atteintes du VIH Sida, suite aux viols dont elles ont été victimes, sans oublier les enfants orphelins déscolarisés qui doivent être assistés » explique-t-il.
Pourtant, les trois anciens premiers ministres présents dans le stade, ont déjà reçu chacun deux milliards de francs glissants à titre d’indemnité provisoire pour les préjudices subis. « Donc pour toutes ses raisons, la Coalition Guinéenne pour la Cour Pénale Internationale lance un appel au gouvernement guinéen, aux partenaires bilatéraux pour une indemnisation provisoire bien avant le procès pour toutes les victimes du massacre du 28 septembre » a précisé Me Hamidou Barry.
Les massacres du 28 septembre et des jours qui ont suivi, ont été à l’origine d’environ cent cinquante personnes tuées, des dizaines de femmes violées, une centaine de disparus, des centaines de blessés, des séquestrations, des arrestations illégales et d’importants dégâts matériels. Ils ont été commis par les forces de défense et de sécurité en représailles de la manifestation des Forces Vives contre la candidature de Capitaine Moussa Dadis Camara à l’élection pestilentielle de janvier 2010.