Le Balai Citoyen et une partie de l’opposition avaient appelé à un sit-in ce jeudi, 27 mai devant le siège de la Basse-Cour Constitutionnelle à Kaloum. Histoire de protester contre la destitution annoncée de Kèlèfa Sall. Mais la manifestation a tourné court, très court. Tôt le matin, la flicaille picorait déjà sur les lieux, empêchant tout regroupement. Les manifestants, munis de pancartes et de banderoles, ont tenté de forcer la situation. Erreur ! Ils ont été pulvérisés avec hargne de gaz lacrymogène. C’était le sauve-qui-peut.

Cette démonstration de force des flics a fait quelques blessés, dont un journaleux : « Comme nous l’avions prévu nous sommes venus à la Cour Constitutionnelle pour dire que l’activisme politique qui se passe à l’intérieur de cette Cour est indigne d’une république normale. Apparemment des consignes ont été données de jeter des gaz lacrymogènes. Mais nous ne reculerons pas parce que nous sommes là pour sauver cette république. Aujourd’hui nous avons des problèmes sérieux ici au port, on est entrain de le vendre à un groupe qui a des liens avec le terrorisme. La manifestation a été dispersée mais le combat va continuer » s’exclame Faya Millimouno.

Le Prési du Bloc Libéral a eu des mots particulièrement durs à l’encontre des flics : « Ils sont venus taper les uns, violenter les autres. Ce sont des sauvages qu’ils ont amenés devant la Cour Constitutionnelle, il faut qu’on sache cela. Si les gens pensent qu’en procédant ainsi nous allons reculer, ils se trompent. Le lundi nous rendrons Conakry ingouvernable ».
Cette crise à la Basse-Cour Constitutionnelle est consécutive à la décision des huit conseillers frondeurs de déposer Kèlèfa Sall qui, selon eux, s’est rendu coupable de malversation financière. L’opposition et la cellule Balai Citoyen appellent à une autre marche pacifique dès le lundi prochain.