
C’est un week-end mouvementé qui s’acchève à Conakry ce 13 octobre 2019. A quelques heures de la manifestation du FNDC, suite aux interpellations musclées d’acteurs de la société civile, la tension monte dans la capitale.
Le Vice-maire de Matam interpellé
Après les interpellations musclées de plusieurs membres du Front, notamment de son coordinateur Abdourahmane Sano, c’est au tour du vice-maire de la commune de Matam et secrétaire national de la jeunesse de l’UFR, Badra Koné, de faire les frais de la fébrilité des farces de l’ordre. Plusieurs véhicules non immatriculés de la gendarmerie ont déboulé à son domicile pour l’embarquer de force. S’y tenait une réunion du FNDC section Matam, en prélude à la manif. Après de violents heurts avec les jeunes du quartier, qui ont fait plusieurs blessés, Badra Koné a finalement été arrêté. Au moment où nous rédigions ces lignes, aucune information sur son lieu de détention n’était disponible.
Le patron de la police judiciaire limogé
Malick Koné, Directeur central de la police judiciaire, a été démis de ses fonctions pour faute lourde. Il a été remplacé par son directeur adjoint, Mamadi Kourouma. La cérémonie de passation a été expédiée cet après-midi. Selon nos confrères de Guineenews.org, Bien qu’aucun détail ne soit mentionné dans l’acte de limogeage, on lui reprocherait à la fois les circonstances de l’arrestation d’Abdourahmane Sanoh et ses collègues, mais surtout d’avoir refusé d’interpeller son frère, Badra Koné le vice-maire de Matam.
Les syndicats remontés
L’Union Syndicale des Travailleurs de Guinée (USTG), version Abdoulaye Sow s’est dit consternée et choquée de l’arrestation de membres éminents du FNDC. «L’USTG demande impérativement la libération immédiate et sans condition des membres de la société civile arrêtés. Elle a pris à témoin l’opinion nationale et internationale que si les membres de la société civile ne sont pas libérés dans les heures qui suivent, elle se réserve le droit d’user de tous les moyens légaux à sa disposition pour défendre la paix et les droits de l’Homme en République de Guinée ». Le SLECG version Soumah, puissant syndicat de l’éducation affilié à l’USTG, a d’ores et déjà demandé à ses syndiqués et aux élèves de rester à la maison « pour des mesures de sécurité à partir du lundi 14 octobre 2019 jusqu’à la fin des manifestations ».
Les interpellés dans tout ça ?
Aucune nouvelle de Sékou Koundouno, Abdourahmane Sano, Bill de Sam, Ibrahima Diallo et de leurs compères. Les huit leaders du Front ont été conduits vers une destination inconnue hier vers 20 heures, après une journée d’audition à la Direction de la police judiciaire. Cheick Sakho, autre figure du FNDC interpellée hier avec sept jeunes, a pu être libéré dans la journée. Le FNDC pour sa part a réitéré son appel à la manifestation pour ce lundi 14, repris par plusieurs partis politiques. Face au risque de violences, le Groupe Organisé des Hommes d’Affaires (GOHA) et la Mairie de Ratoma ont appelés les commerçants à fermer boutique pour la circonstance.
Mohamed Diallo