Dès l’aube, les jeunes ont bloqué la route à plusieurs endroits de la ville. Les habituels pneus brulés, pierres et autres tas d’immondices étaient une nouvelle fois à l’honneur de ce festival de la barricade qui a vu cette année la construction d’un mur de briques au alentours de Kakimbo.

A Hamdallaye pharmacie, commune de Ratoma, nos architectes amateurs ont compartimenté la chaussée pour servir de terrain de football. Aucune présence des forces de l’ordre. Boutiques et magasins sont restés fermés. Sur la route, les footballeurs s’en donnaient à coeur joie, sous le regard des curieux. Une ambiance qui est restée constante toute la journée.

Une fois n’est pas coutume, l’agitation a embrasé des quartiers habituellement calmes. Kipé-Dadia, Lambanyi (carrefour ambiance), Petit-Simbaya, Taouyah, Jean-Paul II, Hamdallaye, Commandayah ont été secoués quoique brièvement par endroits. Sur la T2, aux environs de la Radio Lynx FM, des bérets aux yeux rouges armés ont été aperçus en train de dégager la chaussée.

Sur l’autoroute Fidel Casse-trop, la colère des manifestants était grande et des tirs ont été enregistrés à Gbessia. Aux yeux de nombre d’observateurs, Conakry n’a jamais été aussi mouvementé. Le gouvernement a établi un bilan de cinq morts par balles, 30 blessés dont des forces de l’ordre, 12 interpellations dans les communes de Kaloum et Matam. Dans la soirée la tension n’était pas retombée dans certains quartiers.