Aussitôt partis, les mêmes personnes convergent au carrefour et rallument, cette fois, elles descendent la photo géante de Alpha Grimpeur à l’angle du 7è boulevard.
Rebelote, les mêmes gendarmes reviennent éteindre le feu, en essuyant les jets de pierres des fugitifs. Ce va et vient des deux groupes se terminent par la victoire du quartier.
Ces colères et ces violences publiques dans tous les quartiers de Kaloum ce lundi révèlent la totale désapprobation des faits et actes des administrateurs du pays. Le premier ministre, le lendemain 13 mars convoque dans la cour de la primature des responsables de tous les quartiers de Kaloum et un groupe de femmes. Il leur demande, entre autres, d’inviter les habitants de Kaloum de s’habiller en blanc et venir s’arrêter au niveau du palais du peuple afin d’empêcher les gens de la banlieue d’entrer dans Kaloum. Une femme de Boulbinet lève la main et la parole lui est aussitôt donnée. D’un ton ferme, elle affirme que ce sont des gens de Bambéto qui sont venus avec des pneus usagés et de la drogue pour mettre le feu à Kaloum. Un monsieur habitant Manquepas se lève à son tour et contredit en ces termes: «Monsieur le premier ministre, on ne vous dit pas la vérité. Ces pneus
brûlés aux carrefours sont l’œuvre des gens de Kaloum. En ce moment même, regardez à Boulbinet, les pneus sont en train de brûler !»
Aussitôt un brouhaha envahit la cour et la réunion est reportée à 22 heures dans la cour des PTT à Almamya. Là, 40 millions de francs seraient distribués pour calmer et assainir les carrefours.
Ce qui est frappant et choquant dans ce rassemblement, c’est le silence du premier ministre après ces interventions: celle de cette menteuse et haineuse dame et celle de ce monsieur de Manquepas démentant les propos diviseurs. Ce silence donc du premier ministre nous amène à penser que la réunion avait été préparée et qu’elle avait pour but de calmer Kaloum, de masquer l’incapacité de l’Etat et de salir davantage la jeunesse de Bambéto et son groupe culturel.
Cette technique de divisions des incapables et haineux dirigeants administratifs et politiques ne date pas d’aujourd’hui. A présent, elle réapparaît dans la cynique logique du successeur de Sékou Touré: «je prends la Guinée où Sékou Touré l’a laissée». Qu’on se souvienne des propos mensongers contre Barry Diawadou et Barry Ibrahima dit Barry III en 1956 à Conakry.
Les partisans du PDG-RDA propageaient après la harangue de Sékou Touré: «ils (les Peulhs) ne veulent pas le bonheur de la Guinée, ils sont les bras droits, les envoyés des Blancs contre
le peuple de Guinée. Ces Peulhs doivent être combattus». Depuis cette date jusqu’en cette année 2018, il existe encore le virus racial contre les Peulhs. Depuis 1958 jusqu’en 2018, aucun président de la République n’est Peulh, ni aucun putschiste n’est Peulh pour diriger le pays configuré par la France. Ces miséreux dirigeants s’en prennent aux Peulhs, osons l’écrire, par peur, à cause de l’organisation de leur groupe culturel, organisation sans tolérance face à leurs normes diamétralement opposés à celles de ces racistes, de ces ethnocentristes: culte du savoir, de la transparence, du mérite, de la justice. En réalité ces valeurs se trouvent dans tous les groupes culturels. Ceux qui empêchent cette transparence, ce culte du mérite et de la justice appartiennent toutes ethnies confondues, à une mafia. Osons encore l’écrire, ils appartiennent à de petites familles où l’on cultive le raccourci, «la fin justifie les moyens». Madame Doussou Condé, membre-fondatrice du RPG, habitant aux Etats Unis, n’a pas hésité à fustiger les intrus politiques. Elle est certes Malinké, mais l’essentiel chez elle c’est le culte des valeurs humaines, le respect de la parole donnée. Et voici encore le Docteur Sékou Koureissy Condé qui a écrit de Paris à notre président de la République ce mardi 17 mars 2018 pour dénoncer les violences et assassinats. Nous ne pouvons pas résumer cette pathétique lettre. Quelques phrases suffisent pour comprendre et réfléchir: «le peuple guinéen sait que les hommes sous drapeau n’agissent pas de leur propre initiative, qu’ils ne font qu’obéir aux ordres et c’est là où se trouve le vrai dilemme».
Cette remarque est d’autant plus vraie, d’autant plus dramatique, que le lundi 12 mars à Kaloum, les violences, les protestations des femmes et des jeunes n’ont rien à envier à celles de Bambéto. Les forces de l’ordre, la gendarmerie notamment, est intervenue à plusieurs reprises dans tous les quartiers de Kaloum. Ce lundi 12 mars, les forces de l’ordre n’ont pas tiré, il n’y eu aucun blessée, aucun mort à Kaloum.
Si c’était Bambéto, les morts, comme d’habitude se seraient comptés. Ce pouvoir qu’on exerce au nom du RPG, n’est pas le RPG. Ce pouvoir qu’on exerce au nom des Malinkés, n’est pas un pouvoir malinké. C’est un pouvoir de malfaiteurs, de voleurs, d’assassins que les ignorants confondent aux Malinkés et au RPG. Les Guinéens sont des gens unis, divers, tolérants même si parfois, il y a des accrochages. Alors, il est temps de se débarrasser de ces gens comme le PM silencieux, envoyé par les ennemis de la Guinée. Les violences de Conakry, de la banlieue, de toutes les villes de Guinée se sont justifiées et ne guérissent que par des remèdes efficaces contre le vol et l’injustice. Il faut une école performante. Une école d’amour, une école de vrai savoir, une école tenue par des professionnels à l’abri des besoins matériels. Il faut que les professeurs de sociologie demandent à leurs étudiants de mener des recherches sur les caractéristiques de tous les groupes culturels: leurs points communs, leurs divergences, les facteurs d’intégration même la musicalité de leurs syntaxes. Ces résultats doivent être connus de tous les guinéens pour la paix et la tolérance.
Ces écrits seront ré-écrits, si possible criés, jusqu’à ce que les sourds entendent et que les ignorants de l’histoire de notre pays le comprennent, jusqu’à ce que les patriotes se lèvent pour enfin inverser la tendance, une Guinée de vérité, de savoir, une Guinée de mérite, de justice.
Diallo I