Les leaders politiques membres de l’opposition respire-lacrymogène étaient en plénière ce lundi 30 avril au siège de l’UFDG. Objectifs, faire le point sur la mise en oeuvre des recommandations issues de la rencontre entre le chef de l’État et le chef de pile de l’opposition, et sur ce que les opposants appellent le harcèlement judiciaire auquel sont confrontés certains d’entre eux. Et après quatre bonnes heures de débats, le constat est clair, il n y a eu que très peu d’avancées au comité de suivi, d’où la volonté de l’opposition respire-lacrymogène de reprendre les manifs la semaine prochaine.
Sur le contentieux électoral, la P’tite Cellule Dalein et ses pairs de l’opposition se sont rendus à l’évidence que les lignes n’ont pratiquement pas bougé : « Chacun campe sur sa position. La mouvance estime que les tribunaux ont rendu leurs décisions, l’opposition détient des preuves irréfutables qui démontrent que les PV ont été falsifiés dans les CACV » martèle le chef de pile de l’opposition, qui a fait office de mégaphone de l’opposition. Même scénario en ce qui concerne la CENILE et le fichier électoral. Sali-flou Kébé a indiqué dernièrement que son institution n’est pas capable de faire le toilettage du fichier électoral avant juillet 2019, tandis que la loi sur cette CENILE se fait encore attendre à l’Assemblée. C’est pourquoi l’opposition respire-lacrymogène a décidé de descendre dans les rues de Cona-cris : « Nous avons décidé de reprendre les manifestations de rue dès la semaine prochaine parce qu’il n’y a aucune volonté politique d’aller de l’avant et de trouver une solution au contentieux électoral. Nous demandons à tous nos militants et sympathisants d’accompagner nos leaders convoqués au tribunal le 3 mai prochain et d’observer une journée ville-morte ». Ça frise la contradiction.
Outre le contentieux électoral, il a été convenu lors du tête-à-tête entre le prési Alpha Grimpeur et le patron de l’UFDG le 2 avril dernier, de trouver rapidement des compromis aux autres points de l’accord du 12 octobre 2016 : la réforme de la CENILE, l’audit du fichier électoral, l’identification des assassins des militants de l’opposition, l’indemnisation des familles des victimes. La liste n’est pas exhaustive ! Mais là également c’est un blocage total.
Autre point qui énerve l’opposition, la convocation de certains des leurs au TPI de Dixinn, suite à une plainte du mystère de (l’in)sécurité, qui les soupçonne de savoir des choses sur la destruction du commissariat urbain de Cosa lors de la dernière marche. Mais ils ne comptent pas se laisser faire, déclare la P’tite Cellule Dalein : « Le gouvernement, avec sa justice à deux vitesses, est en train de procéder à des arrestations arbitraires des responsables de l’opposition. Aujourd’hui, nous avons plus de cent détenus dans les différentes prisons du pays. Maintenant on décide de convoquer les leaders politiques de l’opposition. Tout cela procède du souci du gouvernement d’intimider l’opposition, alors que nous pensions êtres dans une dynamique de décrispation. C’est inacceptable qu’on condamne arbitrairement nos militants et qu’on rende les leaders de l’opposition responsables des actes qu’ils n’ont pas commis ». Mais en attendant, les représentants de l’opposition restent au comité de suivi, du moins jusqu’à la semaine prochaine.