Les membres des farces sociales ont animé une conférence de stress ce 16 janvier à la Maison de la presse à Coleah. Au menu, papoter sur les menaces de mort que certains de leurs membres ont reçues, la prorogation du mandat des dépités.
Dans une vidéo mise en ligne sur les réseaux sociaux et reprise par les farces sociales, un jeune répondant au nom de « Mo Soumah », a déclaré qu’Abdourahmane Sanoh, le président de la PECUD, Sekou Koundouno, la bosse du ballet citoyen, Foniké Menguè et d’autres membres de la société civile seraient sur le point d’être assassinés par des gens préparés par d’Alpha Condé. Pour cause, l’engagement de ces farceurs à empêcher toute modification de la Constitution pour un troisième mandat. Les concernés disent prendre acte. Sekou Koundouno a au nom de ses pairs rassuré qu’aucune menace, intimidation ou instrumentalisation ne passera. « Nous sommes des rangers formés, préparés à se battre pour la souveraineté du peuple ».
Sur la prorogation par décret presidentiel du mandat des députés à l’Assemblée nationale, Abdourahmane Sanoh estime que cette decision constitue un recul democratique de la Guinée. Selon lui ces députés n’ont plus de légitimité. Par conséquent, la plate-forme à laquelle il appartient ne les reconnaîtra plus. « C’est une situation extrêmement regrettable que nous avons enregistrée. En même temps, c’est une situation qui annonce les difficultés auxquelles nous devons commencer à nous préparer sur le terrain politique. La Guinée a organisé des élections en 2010 qui ont suscité beaucoup d’espoirs, à l’image de la Côte d’Ivoire, le Niger, etc. Tous ces pays ont réussi à respecter le calendrier relatif au mandat des élus. Mais on est au regret de constater que la Guinée n’a pas été capable d’honorer le défi du renouvellement de la législature à travers une élection à date. Très malheureusement encore, il se trouve que les textes juridiques en la matière n’ont pas de cohérence pour traiter cette question : la Constitution, les lois sur le statut de l’Assemblée nationale, la loi sur le processus électoral, chacune en ce qui la concerne, font un traitement différent. Ce qui rend davantage inquiétant cette situation, c’est que cela se produit dans un contexte où nous avons déjà des préoccupations. C’est cette velléité de modification de la Constitution à l’effet d’une présidence à vie. On est guetté par le syndrome de la République Démocratique du Congo. Cela nous amène à faire une alerte et à prendre position sur cette question fondamentale parce qu’à partir du 14 janvier dernier, nous, Forces Sociales de Guinée, notre position est que l’Assemblée nationale n’est plus légitime. Nous partons tout simplement du fait que nous avons des députés qui ne sont pas l’émanation du peuple. Je voudrais saisir cette occasion pour dire aux députés qui ont le sens du patriotisme, le souci de la nation, de l’équité, de la justice, du respect de nos lois, de la stabilité de nos institutions, du respect du vote des citoyens de se désolidariser de cette démarche en renonçant à ce mandat qui n’est rien d’autre qu’une simple nomination ».
Le 22 janvier, les farces sociales comptaient organiser une marche pacifique pour protester contre la cherté de la vie, la confiscation des libertés publiques, la mauvause gouvernance et la réduction du prix du carburant à la pompe. La promenade devait amener les farceurs du stade de Bonfi à l’esplanade du stade du 28 septembre, en passant par les quartiers Carrière, Kenien et Belle vue. Cependant le maire de Matam, fraichement élu, a préféré interdire la manifestation ce 17 janvier, au nom de la quiétude sociale.