Le 15 avril, le tribunal de première instance de Kaloum, a rendu son verdict dans l’affaire de malversations financières incriminant Paul Moussa Diawara, ex dirlo l’OGP, Office Guinéen de Publicité et son comptable Inza Bayo. Le tribunal a reconnu les accusés coupables de détournements de deniers publics (42 milliards de francs glissants), puis les a condamnés à 5 ans de prison ferme, au paiement d’une amende de 50 millions de francs guinéens chacun. Sur l’action civile, la constitution des parties civiles a été prise en compte les condamnant à payer, 39 milliards 679 millions 27 698FG au profit de l’Etat. A titre de dommages et intérêt, ils ont été condamnés au paiement de 9 milliards 479 millions 956 423 FG. Ayant comparus libres sans incarcération du début à la fin du procès, un mandat d’arrêt a été décerné séance tenante contre les prévenus pour les conduire en prison. Me Salifou Beavogui, avocat de la défense s’insurge contre la décision : « Je suis encore attristé de voir un innocent condamné, conduit en prison pour des infractions dont il ne s’est pas rendu coupable ». Selon lui, Paul Moussa est celui qui a redonné vie à l’Office Guinéenne de Publicité (OGP) en créant les conditions. « Il a contraint des sociétés qui devaient des redevances de l’Etat à payer. Il a mené des activités politiques pour le parti au pouvoir. Il a eu le succès, il commençait à être gênant, il avait commencé à prendre de l’envol. Et, chez nous, dès que vous prenez de l’envol, on vous écrase. On a monté ce dossier contre lui, et on l’a envoyé au tribunal. Il n’a détourné aucun franc de l’Etat. Au contraire, c’est lui qui a travaillé pour l’Etat, c’est lui qui a investi pour l’Etat c’est lui qui a tout donné à l’Etat. Les enquêtes n’ont pas été menées comme elles devaient être faites. Aujourd’hui, les plus forts ont remporté. Ce n’est pas le droit qui a été dit parce que, tout au long de cette procédure, mon client n’a rien reconnu. Nous avons dénoncé la procédure, nous avons dénoncé le fait que le rapport ait été établi par l’inspection d’Etat qui n’a pas le droit d’intervenir dans une société. Le dossier comporte autant d’irrégularités de forme que de fond », a soutenu Me Beavogui.
L’avocat de la partie civile, Me Lancinet Sylla dit que la sentence est salutaire. « Le droit vient d’être dit. Paul Moussa a pris tout son temps pour tirer ce procès en longueur. Il a pris son temps pour ne pas que le droit soit dit dans cette affaire. Le droit a été proclamé à travers la sentence qui a été prononcée. Ceux qui ont en charge des régies financières doivent comprendre que l’impunité n’est plus à l’ordre du jour », a-t-il dit.
Le tribunal a ordonné la confiscation de leurs biens, et l’exécution provisoire de cette décision à hauteur du montant de la condamnation.
Marguerite Mara