Le ton monte un peu plus entre le SECG (Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée) et le goubernement du Cas-sorry Fofana. Les bouffe-la-craie reprochent aux autorités le non-respect du protocole d’accord du 10 janvier 2018 qui avait permis de mettre fin à une crève de trois mois. Mais la mise en application de ce protocole pose problème, notamment son point 2 qui concerne le recensement du personnel enseignant. A l’issue d’une assemblée générale extraordinaire tenue ce samedi 6 avril à leur siège à Donka, Aboubacar Soumah et ses lieutenants qui avaient déjà suspendu leur participation à l’opération de recensement des gens-saignants, ont menacé de déclencher une nouvelle crève illimitée sur toute l’étendue du territoire. Histoire d’amener Abdoulaye Yéro Ta-baldé à accepter le recensement des bouffe-la-craie dans les institutions d’enseignement supérieur. Ils également exigent le rétablissement des gens-saignants sanctionnés ou mutés pour fait de grève et le respect des libertés syndicales : « Tous les responsables du SLECG à l’intérieur du pays sont unanimes à ce qu’on déclenche une grève si les trois points ne sont pas respectés. Considérant que le ministre de l’Enseignement supérieur est membre d’un gouvernement qui a signé le protocole, considérant sa réticence à toute négociation. Considérant qu’à date nous n’avons reçu aucun signe du gouvernement pour le respect de ce protocole, le SLECG et l’USTG décident de déclencher une grève à partir du mercredi 10 avril si nos camarades ne sont pas rétablis dans leurs droits, si les libertés syndicales ne sont pas respectées, si les 10 homologues de Kindia ne sont pas engagés à la fonction publique. Si ces points ne nous sont pas notifiés d’ici mardi, nous invitons toutes les structures syndicales de l’USTG et du SLECG à observer le mot d’ordre de grève sur toute l’étendue du territoire jusqu’à nouvel ordre ».

Ces deux derniers jours, c’était la cacophonie totale entre le secrétaire gênant de l’USTG, le syndicat autonome de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et le ministre Yéro Ta-baldé. Abdoulaye Sow a annoncé lors d’une réunion de l’USTG que le ministre de l’enseignement supérieur était désormais prêt à accepter une opération de recensement du personnel enseignant dans les universités. Il s’est très vite fait descendre en flèches par ses adversaires du SNAESURS. Le secrétaire gênant de l’USTG s’explique « On a créé des syndicats n’importe comment. Moi, le ministre m’a appelé à 22h pour me dire qu’il est prêt à respecter le protocole. Il a dit ‘’Dès que rentre je poserai des actes dans ce sens. D’ailleurs j’ai donné mandat à mon secrétaire général d’agir’’. Nous avons dit qu’on va l’attendre. Vous avez vu sur les réseaux sociaux des syndicats véreux dire que j’ai menti. Mais moi j’écouterai tous dans cette vie…Nous sommes des hommes sacrifiés et prêts pour le combat pour que notre pays retrouve le chemin de tous les pays du monde. S’ils ne se bougent pas, le mercredi sera une journée sans travail en Guinée. Quand vous entendez certains parler, vous avez l’impression que la Guinée leur appartient. Nous voulons qu’on se respecte dans ce pays ».

L’autre point inscrit à l’ordre du jour, c’est la délicate situation de l’autre rebelle du SLECG, Oumar Tounkara. Le 2e secrétaire gênant du SLECG a été interdit de toute prise de parole au nom de la structure. On le soupçonne d’être désormais de mèche avec des hauts commis de l’Etat et de l’autre USTG version Abdoulaye Camara. Oumar Tounkara n’a pas réussi à regagner les cœurs des gens-saignants depuis ses prises de position en faveur de la suspension de la crève d’octobre 2018. Le principal concerné, présent à cette assemblée, na pipé aucun mot.

Yacine Diallo