Les élèves du Lycée 2 octobre et du Collège Mariama Sultan Traoré situés dans la commune du Kaloum, étaient dans la rue ce mercredi 10 avril. En rogne, ils réclamaient le retour en classe de leurs gens saignants, actuellement en grève. « On en a marre » , « On veut nos professeurs », « Ministre de l’Education zéro », « A bas Kassory » sont entre autres les slogans de cette manif improvisée. Décidés à en découdre avec les farces du maintien de l’ordre qui quadrillaient le MENA, ces élèves ont échangé cailloux contre gaz lacrymogène, même si peu avant le début des hostilités certains cherchaient à calmer les esprits. Mamadou Diawo Sow, élève du Lycée 2 octobre a pris les devants en essayant de raisonner ses camarades. « Nous sommes entrés dans les salles le matin. Plus d’une demi-heure, nous attendions l’arrivée des professeurs. Ils ne sont pas venus. Du coup, nous avons décidé de défendre nos droits. Nous avons demandé aux élèves de ne rien casser. Nous sommes donc sortis devant le ministère pour réclamer nos professeurs. Je suis allé voir les policiers pour leur dire de ne rien faire parce que les élèves ne faisaient que réclamer leur droit. Ils ne m’ont même pas écouté. Après, ils nous ont lancé du gaz ».
Irrité par cette attitude des policiers, un des manifestants, sous couvert d’anonymat, a estimé que les autorités éducatives veulent sacrifier leur avenir mais cela ne marchera pas. «Nous avons eu trois mois de retard et aujourd’hui, ils veulent encore perturber nos cours. Ils sont en train de jouer avec le moteur de la croissance et du développement qui n’est rien d’autre que l’éducation. Ils ont tout bafoué dans ce pays et ils veulent faire de même avec ce secteur, mais nous n’allons pas accepter. Si la méthode pacifique ne marche pas, il faut passer par la violence ». Aucun responsable de ces établissements n’a souhaité s’exprimer sur le sujet.
Au Lycée Bonfi (Matam), les élèves et les enseignants ont boudé les classes. Ce, malgré la présence massive du personnel de l’administration a affirmé Fatimatou Barry la censeure.
La grève déclenchée par le SLECG ce 10 avril est générale et illimitée selon le préavis de grève. Le bras de fer est de nouveau engagé entre le gouvernement et ce syndicat. Reste à savoir qui aura le dernier mot.
Lébéré Baldé