Ce mercredi 3 avril, des leaders politiques, acteurs de la société civile, syndicalistes et défenseurs des droits de l’Homme se sont réunis au siège de la PECUD (Plateforme des citoyens unis pour le développement) à Ratoma pour lancer le « Front National pour la Défense de la Constitution » (FNDC).
Le mouvement vise à empêcher toute tentative de modification de la Constitution. Les acteurs ont mis l’occasion à profit pour mettre en garde le président Alpha Condé qui serait l’instigateur de ce projet. Le Sid de l’UFR dit ne pas comprendre l’attitude de son ancien collègue opposant.《Vous venez d’assister à la mise en place de ce front, qui est notre manifestation de toutes nos volontés pour empêcher quelque changement constitutionnel et quelque glissement que ce soit dans notre pays. A partir d’aujourd’hui, c’est le point de départ. Tous les guinéens doivent pouvoir se mobiliser maintenant pour savoir quels sont ceux qui sont opposés à cette possibilité et ceux qui veulent vivre de la sueur et du sang de nos populations simplement pour des questions de convenance personnelle. Surtout pour des questions d’argent. Je dois vous dire que je me retrouve dans cette salle quelque peu peiné. En 2006 nous nous sommes révoltés contre le Général Conté et nous avons créé les forces vives, un peu comme ce que nous faisons aujourd’hui. Il nous a laissé pendant trois jours discuter au Palais du peuple. Il y avait là Alpha Condé, Jean Marie Doré, moi-même, Bah Mamadou et j’en passe. Et c’était présidé par Me Kabele et Thierno Madjou Sow, président de l’OGDH de l’époque. Vous voyez un peu ce qu’un militaire était capable de faire, est-ce qu’on peut aller faire une telle réunion au Palais du peuple aujourd’hui ? Non. Conté nous a laissé le faire parce qu’il voulait écouter son peuple. Celui à qui nous avons affaire aujourd’hui n’a pas d’autres objectifs que personnels. Nous devons nous battre contre cela. On n’a aucune raison de ne pas le faire donc nous disons aux uns et aux autres, preparez-vous au combat parce qu’il va arriver. Nous empêcherons que notre pays sombre》.
Ce combat dont il s’agit n’est rien d’autre que les manifestations de rue. D’où cet appel de Cellou Dalein Diallo, le chef de pile de l’opposition aux forces de défense et de sécurité.《Je vais saisir cette opportunité pour lancer un appel à nos compatriotes membres des forces de défense et de sécurité pour qu’ils s’inspirent du comportement de leurs collègues d’Algérie. Parce que Alpha leur a inculqué le virus de la haine et de la violence. La Guinée n’a pas une autre armée,n’a pas une autre police, une autre gendarmerie que celle que nous avons. Ils risquent d’avoir en face leurs frères, leurs soeurs, leurs compatriotes. Il faut qu’ils aient un comportement républicain . Le comportement républicain, c’est bien sûr la défense de l’intégrité territoriale mais aussi la défense de la république. Qui dit défense de la république, c’est la défense de la Constitution. Il ne faut pas qu’ils fassent preuve de naïveté en suivant aveuglément monsieur Alpha Condé qui a envie de réprimer tout ce qui se dresse sur son passage dans sa velléité de s’octroyer une présidence à vie》.
Le 24 mars dernier au siège du RPG,le militant Alpha Condé avait appelé le camp d’en face à un débat. Un débat auquel Dr Faya Millimouno se dit favorable, à condition qu’il ne porte pas sur la Constitution.《 Il y a une question sur laquelle il n’y aura pas de débat. Le 3e mandat est une question qui a été clairement réglée par notre Constitution. Il n’y aura pas de débat sur cette question. Alpha Condé a un choix à faire. Le premier, il a encore un an et quelques mois. S’il veut les terminer, qu’il respecte la Constitution guinéenne. Mais s’il choisit de mettre le pied sur l’accélérateur pour un autre mandat, nous allons écourter celui qu’il fait》a t-il prévenu.
Le ton est donc donné. Wait and see.
Lebere Balde