Le 19 février, le mystère de la Ville et du déménagement du trottoir a entamé la destruction des baraques, gargotes et autres habitations dans le quartier Kaporo-rails et une partie de Kipé2. Sous la houlette du sinistre Ibou Kourouma ‘’le casseur’’ les bulldozers ont réduit en poussière plus de 1 183 habitations. L’UFDG, Union des forces démocratiques de Guinée qui a crié à la haine et au règlement des comptes politiques avait lancé dès les premiers jours de ce déguerpissement une campagne de collecte de fonds pour venir en aide aux populations de Kaporo-rails et de Kipé2. Ce 4 avril, à son QG à CBG, le parti a officiellement présenté les résultats de cette contribution. Un chèque de 400 millions de francs glissants a été remis aux responsables du collectif des victimes : « Ce geste nous va droit au cœur, il ne nous surprend pas car la générosité du président de l’UFDG est sans défaut. Au nom de l’ensemble des déguerpis de Kaporo-rails et de Kipé2, nous remercions les contributeurs et réaffirmons notre soutien à l’UFDG dans son combat pour les causes nobles » déclare El hadj Alpha Oumar Diallo, président du collectif des victimes. Pour lui, il n’y a aucun doute possible, ces quartiers ont été rasés par haine : « nul n’a besoin de démontrer que ce déguerpissement dont nous sommes victimes est le fruit de la haine, du mépris et du règlement des comptes politiques ». Il en veut pour preuve la non destruction de la zone où habite le ministre du tourisme, Thierno Ousmane Diallo. Un opérateur économique avait octroyé deux hectares au victimes dans la préfecture de Coyah. Mais les travaux peinent à démarrer, ces derniers dénoncent un sabotage et soupçonnent le régime Grimpeur de vouloir mettre des bâtons dans leurs roues.

La Petite Cellule Dalein lui a réitéré la condamnation du parti vis-à-vis des conditions dans lesquelles les victimes ont été déguerpies : « Si la cause d’utilité publique est avérée, personne ne s’y opposerait. Mais personne aussi n’aurait cautionné l’utilisation de la brutalité sans aucune mesure d’accompagnement, sans aucune négociation. C’est inacceptable dans un Etat moderne. L’Etat est animée par la volonté du règlement de comptes politique. On sait déjà que le clan se dispute le partage des domaines libérés. Chacun vient avec des papiers pour dire ‘’j’ai des entreprises, donnez-moi un bail’’ avec de la corruption. Nous sommes gouvernés par des gens dépourvus de pitié. Je me demande ce qu’on a fait à Dieu. C’est pourquoi nous sommes mobilisés pour que ces dérives s’arrêtent ».           

Dans ces deux quartiers, 1 183 habitations ont été détruites, faisant 14 988 personnes victimes. 193 personnes sont encore sans-abris, 100 personnes ont besoin de nourriture, 70 autres ont des problèmes de santé. 3 341 élèves ont été impactés par le déguerpissement dont 88 candidats au bac, 92 au BEPC et 86 au CEP. 13 écoles, 12 mosquées et 2 églises sont affectées. Les chiffres restent provisoires, le recensement n’est pas encore terminé.

Au-delà de cette contribution, la direction nationale du parti avait pris en charge des blessés lors de ces opérations, notamment l’évacuation en Tunisie de la jeune fille touchée au visage par une bombe lacrymogène à Kipé2.

Yacine Diallo