Le parti UFDG a tenu sa traditionnelle assemblée générale hebdomadaire ce samedi 4 mai à son siège à Commandanyah. La Petite Cellule Dalein en séjour à Dakar, c’est Oussou Fof qui a officié. Mais d’autres cadres ( en bois) du parti ont profité de cette absence pour hausser le ton notamment face aux velléités de modification de la Constitution et des  » manœuvres » de la CENILE pour se passer de la révision du fichier électoral, comme indiqué dans les recommandations des experts de l’Union européenne.

Après un séjour de quelques semaines à Libreville, Abidjan, Lomé ou encore Bamako, Oussou Gaoual a mis le cap sur le siège de l’UFDG ce samedi. Le coordinateur par intérim de la cellule de com du parti en avait gros dans le cœur. Il s’en est d’abord pris à Alpha Grimpeur et aux promoteurs du 3e mandat : « Le projet de modification de la Constitution n’aboutira pas. Que les promoteurs de cette idée regardent bien ce qui se passe au Soudan. Le peuple de Guinée est dos au mur, il sait qu’il est le dernier rempart de la démocratie. Les Guinéens sont déterminés à payer le prix fort pour faire en sorte, qu’il y ait élection ou pas, que Alpha ne soit plus président au terme de son mandat. Si cela passe par l’affrontement auquel il a appelé, ça sera un affrontement entre Alpha et son clan et le peuple de Guinée ». Le dépité du principal parti de l’opposition a également mis en garde tous les flics qui soutiendront cette aventure : « Tous ces militaires, gendarmes ou policiers qui agissent dans la brutalité et qui croient que ce pouvoir est sans fin se trompent. Personne ne dira demain  » Je ne savais pas » ou « on m’a donné un ordre ». Tous ceux qui vont soutenir cette idée seront traités comme des criminels et subiront la colère du peuple de Guinée. Hier j’ai vu la mobilisation des bérets rouges à Kindia. Ils avaient prévu de faire des tirs de sommation ce matin pour pouvoir maintenir les populations dans les maisons afin de faire la promotion de leur folle idée ».

Oussou Gaoual estime qu’il n’y a qu’un seul chemin en 2020 : l’alternance. Il se dit persuadé que son mentor sera porté à la tête du pays : « En 2020, qu’ils le veuillent ou non le président sera Cellou Dalein. Nous souhaitons que cela se passe dans des conditions régulières. Mais s’il n’y a pas d’élections il sera installé par un coup de force, quel que soit le prix à payer. N’ayons pas peur des mots ! Ceux qui parlent de changement de Constitution prônent les coups d’État parce que là c’est un coup d’État civil. S’ils sont légitimes à appeler au coup d’État nous sommes légitimes à appeler à un autre coup d’État pour installer les démocrates. On ne peut pas laisser les arrivistes, les pilleurs de la république, les corrompus, les criminels avoir la liberté de promouvoir le changement illégal de la Constitution et ne pas emprunter le même chemin à l’envers pour défendre la démocratie ».

Des organisations de la société civile et ceux qui pensent à un deal entre le chef de l’État et le prési de l’UFDG en ont également eu pour leur grade : « Il y’a des gens qui se réclament encore de la société civile, certains sont aujourd’hui à Kindia. Ils sont plus enclins à défendre la position du RPG arc-en-ciel que les extrémistes de ce parti. Nous les voyons, les regardons et les jugeons. Qu’ils comprennent que les gens ne sont pas dupes et il n’y aura plus de négociations. C’est pourquoi nous disons à tous ceux qui sont en train d’insinuer que Cellou Dalein a un un deal avec Alpha le seul deal c’est l’organisation dans de bonnes conditions les élections. C’est le seul sujet de débat entre Cellou et Alpha ».

Les esprits commencent également à s’échauffer autour de la révision du fichier électoral. A la dernière réunion du comité de suivi, les acteurs politiques avaient accordé leurs violons sur la mise en œuvre des recommandations issues de l’audit du fichier électoral. Mais à Kindia où la CENILE est en retraite depuis quelques jours, il semble qu’elle cherche à emprunter un autre chemin pour identifier les électeurs. Une idée totalement rejetée par le secrétaire gênant de l’UFDG, Aliou Condé : « Les choses ne se passent pas comme prévu. On comprend aisément que le pouvoir ne veut pas accepter de remettre en cause ce fichier. Les membres de la CENI ont tenté d’utiliser d’autres voies pour introduire de nouvelles opérations dans la révision. Ils disent qu’ils vont faire des fiches pour aller identifier des gens qui ne sont pas identifiables. Tout cela c’est pour empêcher que tout le monde revienne, que les mineurs soient identifiés. Nous n’accepterons pas que les recommandations sur le fichier soient bafouées. Nous combattrons toute autre tentative de violation de ces principes. La CENI est en train de remettre en cause ce qui est arrêté par tout le monde. Sans un fichier normal, il n’y a ni législatives, ni présidentielle. Et ceux qui auront empêché la révision devront préparer leurs bagages ».

Yacine Diallo