Le 6 mai, à 8 heures, une centaine de contractuels ont battu brièvement la semelle à Kipé-Dadia, commune de Ratoma. Ils ont barricadé la route, renversé des tables, déversé des saletés sur la chaussée. « A bas le test » ; « A bas le concours », scandaient-ils. La circulation a été momentanément coupée entre Kipé et Taouyah. Les grognards exigent du gouvernement leur intégration, sans test, ni concours à la Ponction publique et la libération de leurs collègues arrêtés le 29 avril, à Kindia, dans les mêmes circonstances. Salamata Bah, la chargée de communication chez les enseignants contractuels de Ratoma, ne mâche pas ses maux : « Nous voulons être intégrés à la Fonction publique purement et simplement, sans test, sans concours. Nous avons fait un recensement de Conakry à Yomou, pour qu’ils prennent en compte notre liste. Et là, ils nous publient une liste de mécaniciens. Pendant trois mois de cours pendant la crise, on a prouvé que nous sommes compétents. On a prouvé que nous sommes des enseignants. Après tout cela, ils font sortir une liste de personnes avec qui ils ont pris de l’argent. Ces personnes sont leurs copines, leurs femmes, leurs époux, leurs épouses et leurs enfants. On n’accepte pas cela, car nous qui sommes les contractuels. Nous ne sommes pas des suppléants, ni des volontaires, encore moins des contractuels temporaires, mais des contractuels d’Etat ». Abdoulaye Mara, le coordinateur du mouvement, a déclaré qu’ils ne seront jamais d’accord avec cette publication « fantaisiste » des listes affichées au niveau des Directions communales de l’éducation (DCE). A Labé, les contractuels ont aussi battu le pavé pour les mêmes raisons. Heureusement, aucun accident n’a été signalé dans les deux cas.
Yaya Doumbouya