Dès qu’il a pris ses fonctions de PM le 26 mai 2018, Don Kass s’est engagé à lutter contre la corruption, répartir les richesses nationales et créer des emplois pour les jeunes et les femmes. Ce mercredi 29 mai, il dresse son bilan après une année à la Primature. A l’époque, les crises « récurrentes et paralysantes », la contestation politique, syndicale et sociale « menaçaient la paix et la stabilité des institutions ». Il a installé des PA sur l’Axe Bambéto et a interdit toute manifestation. « On a remis sur les rails le programme économique et financier avec les institutions de Bretton Woods. Le taux moyen annuel de croissance a été de deux chiffres entre 2016 et 2018, et se situe à dix points, fruit d’une gouvernance économique saine. La croissance a été portée essentiellement par les secteurs minier et agricole qui ont bénéficié de réformes ». Sur le plan de la gouvernance, Kassory Fofana dit avoir structuré et renforcé les moyens de lutte contre la corruption, les corps de contrôle à travers l’inspection d’Etat et des finances. « Les résultats issus des audits ont conduit à des poursuites judiciaires et des condamnations. Les réformes sont difficiles mais nous restons fidèles à nos engagements ».
Le gouvernement a également promis de verser 15% des revenus miniers aux collectivités, ce qui pourrait atteindre 700 milliards de francs pour impulser le développement économique à la base, dit Don Kass. Parmi les initiatives engagées sous son gouvernement figurent « l’inclusion économique, financière et sociale, visant à extraire 40% de la population les plus vulnérables de la pauvreté ; soit 5 000 000 de Guinéens. Nous avons mobilisé 104 millions de dollars ; la mise en place de la mission d’appui à la mobilisation des ressources internes (MAMRI); l’amélioration du cadre de vie des Guinéens par la construction de 5 000 logements sociaux destinés aux populations les plus fragiles. Démarrage du chantier d’ici la fin de l’année 2019 ; la stratégie globale pour l’emploi et l’entrepreneuriat en Guinée, notamment en faveur des jeunes et des femmes. Ce projet concerne plus de 200 000 jeunes et femmes en Guinée ».
Dans la phase questions-réponses, Don Kass s’est dit favorable à la nouvelle Constitution « J’ai posé la question aux membres du gouvernement, en invitant chaque ministre à se prononcer sur le « oui » ou le « non» et la nécessité d’une nouvelle constitution. Le principe est unanime. La constitution actuelle consacre une douzaine d’institutions. Imaginez ce que cela engendre en termes de coûts ! Une constitution qui fait renoncer à la Guinée à ses marques habituelles de panafricaniste. Oui ou non, il est nécessaire de revenir là-dessus ? La question d’une nouvelle Constitution, je dis oui en tant que citoyen, en tant que gouvernant je dis oui. La démocratie, c’est aussi le respect de l’opinion de l’autre ». S’agissant des raisons de la démission du ministre de la Justice, Cheick Sacko, le PM dit n’avoir jamais vu un projet de texte constitutionnel et qu’il est étonné que Cheick Sako ait dit cela ».
Oumar Tély Diallo