C’était un secret de polichinelle, c’est désormais officiel, Alpha Grimpeur a dévoilé sa volonté “farouche” de doter la Guinée d’une nouvelle Constitution, malgré l’opposition d’une frange importante du populo. Dans ce projet, excusez, cet avant-projet de 18 titres et de 161 articles, pas de grands changements. Seulement les articles gênant actuellement le pouvoir ne sont plus visibles. C’est notamment le cas des intangibilités constitutionnelles. La durée du mandat passe désormais de 5 à 6 ans, renouvelable une fois. Aucune précision sur la possibilité du chef de l’Etat de se représenter plusieurs fois, ou de faire des mandats non consécutifs. Dans cette nouvelle mouture, on notera également la suppression de la HAC, la nomination du Président de la Cour constitutionnelle par le chef de l’Etat. Excusez du peu. Le Grimpeur est désormais décidé à dérouler son agenda, alors qu’on est encore plein dans l’incertitude en ce qui concerne les sélections législatives. Prise de court, l’opposition crie à l’ultime provocation : « C’est un jour sombre car cette déclaration est une véritable agression contre le peuple de Guinée. Une volonté de déstabilisation de notre pays et de la sous-région. Une assurance pour le non développement et les tensions sous-jacentes » assure le Sid de l’UFR.

Via le réseau social Facebook, Oussou Gaoual, bouillant dépité de l’UFDG a réitéré la détermination des citoyens guinéens à barrer la route à ce projet : « Les positions de l’UFDG et celles du FNDC sont connues quant à l’engagement de tous à lutter contre toute introduction d’une nouvelle constitution. Nous allons devoir accélérer notre calendrier et contraindre les putschistes à la renonciation. Il vient de mettre fin aux élections législatives ».

Au lendemain de cette déclaration solennelle du Grimpeur, le FNDC a tenu une réunion d’urgence à son QG pour remobiliser sa troupe. La bande à Sanoh maintient sa marche du 26 décembre et demande aux Guinéens de constater la vacance des institutions. Le Front appelle : tous les Guinéens de l’intérieur et de la diaspora à se préparer à suivre les mots d’ordre qui seront lancés ; les forces de défense et de sécurité, à demeurer républicaines et à ne pas céder à la manipulation d’un pouvoir en déliquescence, en restant du côté du peuple dans sa résistance contre les oppresseurs ; toutes ses antennes à se mettre en ordre de bataille pour empêcher toute manipulation visant à changer la Constitution de 2010. Mais il demande surtout à la CEDEAO et l’Union Africaine (UA) à intervenir avant que le chaos ne s’installe.

Yacine Diallo