Après la trêve, le Front national pour la défense de la Constitution a repris ses manifs. Ce mercredi, 12 février, la journée de résistance active et permanente demandait aux Guinéens de montrer leur opposition au changement constitutionnel qui pointe à l’horizon. Si l’atmosphère est beaucoup moins tendue dans la plupart des quartiers le long de la route Leprince, elle est restée en revanche très agitée à Wanindara. Comme d’habitude, flics et ados s’affrontent depuis le matin au Carrefour-marché, sur la ruelle qui mène au quartier Kobaya. Malgré le déploiement d’un important dispositif sécuritaire, les manifestants n’hésitent pas à les défier avec des jets de pierres. Les flics répondent par des tirs de gaz lacrymogènes, des coups de lance-pierres et de frondes. N’empêche ! Les « résistants » les repoussent sur la voie principale. Au finish, ils ont fait appel à des renforts. Une dizaine de minutes après, de teufteufs dont deux Mambas débarquent. Ils pulvérisent le coin de gaz lacrymogène. Les manifestants prennent leurs jambes à leurs cous. Dès que les renforts ont repris le chemin, ils reviennent en nombre et chassent les flics de la ruelle.

Pour cette journée du mercredi, les consignes données aux flics sont claires : Economiser au maximum le gaz lacrymogène : « La journée sera longue, il faut arrêter de tirer n’importe comment », lance un des responsables de la flicaille. La nature a également joué un mauvais tour aux farces de l’ordre. L’insuffisance de bombes lacrymogènes est doublée d’une direction du vent défavorable aux flics. A moins que le vent ne dise lui-même Amoulanfé. A chaque fois qu’ils lâchent le gaz, le vent le leur retourne. « La direction du vent n’est pas bonne. Repliez, repliez ! », leur lance le chef, les yeux rouges. Ils se débrouillent en faim, avec les moyens de bord « conventionnels: lance-pierres et frondes ». Les manifestants étaient-ils avertis ? Pas sûr !

Dans la zone, magasins, boutiques, stations-service et écoles sont restés fermés. Les teufteufs circulaient au compte-goutte, au moment où nous mettions en ligne.

Yacine Diallo