La situation est très tendue dans la ville de Macenta, située à plus de 700 kilomètres au sud de Cona-cris. Les jeunes qui réclament à l’Alphagouvernance des infrastructures (routes, écoles, hôpitaux…) ont battu à nouveau le pavé ce jeudi 3 septembre. Ils ne digèrent surtout pas de voir les voiries de leur ville dans un état de dégradation très poussé. La manif a démarré peu avant 11h. Des centaines de jeunes ont commencé à parader dans la ville, comme lors des deux dernières manifs à partir du quartier Mohamed V. Les manifestants sont munis de pancartes sur lesquelles, on pouvait lire : « Macenta notre priorité » ; « Nos routes rien que nos routes » ; « Les 19 kilomètres à Macenta ».

Seulement voilà ! Quelques minutes après, la marche a été stoppée par les forces de l’ordre. Des flics venus de N’Zérékoré et de Guékédou, selon les manifestants, à bord d’au moins six pick-up, les ont dispersés à coup de gaz lacrymogènes auxquels ils ont répondu par des jets de pierres. Les affrontements se sont finalement transportés dans les quartiers : « Les jeunes manifestent pour que les 15 kilomètres offerts par le Président de la République soient réalisés. Ils ont fait deux sorties sans incidents. Ce matin aussi, ils ont commencé la manifestation. Arrivés au pont de Zazazia, ils ont été attaqués par les services de sécurité », explique un citoyen de la ville de Macenta. Selon lui, l’attitude des farces de l’ordre aurait poussé les manifestants à s’en prendre aux locaux de la gendarmerie : «A un moment, les forces de l’ordre ont réussi à disperser les jeunes, mais ces derniers se sont remobilisés au niveau du quartier Mohamed V avec les mêmes slogans. Ils ont vandalisé les portes de la gendarmerie, de la police dont une partie avait déjà été saccagée la semaine passée, par les femmes de Boffossou», sous-préfecture située à 15 kilomètres.au nord de Macenta

Au moment où nous mettions cette dépêche en ligne, le calme commençait à revenir dans la ville. Sauf qu’on déplorait déjà plusieurs blessés. Au moins 3 personnes touchées par des projectiles lors des affrontements ont été transportés à l’hôpital central de Macenta. Les jeunes manifestants, eux, tentent à nouveau de se rassembler au carrefour Dabanani, pour continuer leur marche.

Yacine Diallo