La ruée vers l’or rouge (bauxite) dans la Zone économique spéciale de Boké ne fait pas que des heureux. Bien que le budget national de la Guinée reste tributaire de l’extraction de la bauxite, elle pèse négativement sur la vie des communautés riveraines des mines et carrières d’exploitation.

Dans la sous-préfecture de Sangaredi, la situation est préoccupante. Le village de Boulleré subit de plein fouet l’impact des mines de COBAD. 
« L’impact de l’exploitation des mines est réel à Sangarédi. Le terre arable est détruite, le cheptel n’a plus de pâturage, les cours d’eau ont tari. Au village de Boulleré, à 20 kilomètres de commune rurale de Sangaredji, il y en a qui ont commencé à tarir maintenant. Pourtant, avant l’établissement des mines, ces cours d’eau tenaient jusqu’à la saison des pluies. L’eau est polluée, les rivières sont envahies de boues rouges. » explique Mamadou Moustapha Bah, ingénieur agro-forestier, le 18 novembre à Sangaredi. Dans cet endroit, c’est la Compagnie de bauxite et d’alumine de Diandian (COBAD) qui extrait le minérai. Aux yeux de ce riverain, cette société exploite les mines sans aucun respect du Code minier ni de ses engagements sociaux et environnementaux.

Selon  Boubacar Bah, enseignant à Boulleré,  l’eau est inbuvable.
« Nos gens attrapent régulièrement une grippe due aux nuages de poussière qui se dégagent des carrières pour envelopper les villages. Ils détruisent pour avoir de la bauxite, mais ne restaurent pas les zones exploitées ». Pour lui, les compagnies ne se soucient pas des communautés impactées, tout comme l’Etat. « L’écosystème est déséquilibré, la biodiversité n’existe que de nom car tous les animaux qui peuplent la zone ont fui. Même nos bœufs et moutons ne trouvent plus de pâturages. Les arbres fruitiers fleurissent, mais ne portent jamais de fruits. Les camions de bauxite tuent aussi nos animaux. Nous ne savons plus quoi faire. »