Le Nabayagate est très loin de livrer tous ses secrets. Alors que les positions du gouvernement et de la jeunesse du RPG arc-en-ciel, le parti au pouvoir, divergent, que le parquet du tribunal de première instance de Kaloum promet de se saisir de l’affaire pour mener des enquêtes «un peu plus sérieuses», Zénab Nabayah Dramé, ministre de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Emploi, soupçonnée d’avoir détourné plus de 200 milliards de francs guinéens, avait accusé, au tout début de l’affaire, des gens qui voudraient la remplacer dans ce département. Elle a décidé de passer à la vitesse supérieure. Elle annonce qu’elle va elle-même, saisir la justice : «Je ne peux accepter d’être accusée et condamnée dans une campagne publique de dénigrement délibérée et assumée, déclenchée par un article paru sur un site d’informations. J’ai donc décidé, moi-même de saisir la justice pour réparer certes l’énorme préjudice que j’ai subi avec les miens, mais aussi pour me rétablir dans mes droits, surtout pour préserver mon honneur, celui du gouvernement auquel j’appartiens ainsi que l’image de marque de notre pays.» La ministre n’a pas divulgué l’identité des personnes visées par son action.
Zénab Dramé était directrice adjointe de campagne du candidat Alpha Condé lors de l’élection présidentielle du 18 octobre. Elle a également été DAF au ministère de la Santé et celui de l’Agriculture.
Yacine Diallo