En prison depuis le mois de septembre 2020 sans aucune forme de procès, Oumar Sylla alias Foniké Menguè a entamé une grève de la faim il y a deux semaines pour protester contre sa détention prolongée et exiger la programmation de son procès. Il a en partie obtenu gain de cause puisque la première audience le concernant est fixée au lundi 11 janvier prochain. Mais on vient d’apprendre que le responsable des antennes et de la mobilisation du FNDC a été évacué d’urgence au CHU d’Ignace Deen pour des soins. Il serait malade, selon Me Salifou Béavogui, un de ses avocats : « Il se plaint de douleurs abdominales, il est très affaibli ». On ne sait pas pour le moment s’il a mis fin à la grève de la faim ou non.

Dernièrement, sa femme avait alerté sur son état de santé, elle avait sollicité son évacuation dans une structure sanitaire appropriée. Une demande appuyée par le FNDC : « La grève de la faim n’est pas chose facile, ça demande beaucoup d’énergie et aujourd’hui M. Sylla est complètement affaibli ; donc il a besoin de soins spécifiques dans un hôpital spécialisé », a fait savoir Abdoulaye Oumou Sow, chargé à la communication du FNDC, invité dans l’émission Œil de lynx ce 8 janvier.

A la question de savoir s’il y aura mobilisation du FNDC devant le TPI de Mafanco pour soutenir Oumar Sylla, Abdoulaye Oumou Sow répond : « Qu’il y ait mobilisation ou pas, c’est un combattant de la liberté et de la justice. L’épreuve de la justice pour lui, est aujourd’hui une façon aussi de s’inscrire dans l’histoire et de montrer à la nouvelle génération que oui nous pouvons vivre dans notre pays bien que nous soyons isolés ».

Abdoulaye Oumou Sow espère que les juges oseront dire le droit, en libérant une nouvelle fois Oumar Sylla : « Nous pensons que bien qu’il y ait des procureurs du 3e mandat aujourd’hui en Guinée, il y a aussi des juges courageux qui ne disent que le droit. Foniké Mengué sait qu’il n’est pas coupable de quelque chose, il a été kidnappé sur une moto, il n’a pas à avoir peur, c’est pourquoi il veut faire face à la justice. La priorité aujourd’hui, c’est qu’il soit consulté par un médecin pour en savoir plus sur son état de santé physique et psychique pour qu’il puisse affronter le juge de façon sereine ».

Kadiatou Diallo